Des structures de soins de proximité, implantées dans certains villages de la commune d’Ighram, sont livrées à la décrépitude. C’est le cas, notamment, des unités de soins de Tighilt Makhlouf, Tizi Maâli et Tazaghart.
Au grand désespoir de la population locale, qui se voit obligée de s’en aller par monts et par vaux, pour quêter un hypothétique infirmier. Ces entités sanitaires de base ont fonctionné par le passé, nous informent les responsables de l’APC, avant de mettre les unes après les autres, la clef sous le paillasson, faute de personnel paramédical. Pourtant, la perspective de leur réouverture était dans l’air du temps, il y a de cela quelques années. «Dans l’optique de leur remise en service, les responsables de la santé nous ont sollicité pour entreprendre les travaux de réhabilitation de ces trois structures. C’est ce que nous avions fait, mais ces entités n’ont jamais rouvert à ce jour», explique sur une pointe d’amertume, le maire d’Ighram. Et d’enchainer sur un ton courroucé : «les services de la santé ont attendu que ces bâtisses se dégradent à nouveau, pour ensuite venir prendre des photos comme justificatif de leur passivité». Les infortunés villageois, eux, n’espèrent qu’une seule chose : voir leurs structures rouvrir dans les meilleurs délais possibles. Même si, avouent-ils, ils y croient de moins en moins : «la santé de proximité, dont on a tant loué les bienfaits, a disparu. Je ne vois pas comment on pourrait, en temps de crise, envisager quelque chose que l’on n’a pas pu faire à l’ère de l’aisance économique», affirme, désillusionné, un habitant du village Tazaghart. Un autre citoyen de Tighilt Makhlouf est habité par la même certitude : «voir revivre notre unité de soins, c’est plus qu’improbable. Il ne nous reste désormais plus qu’à subir le fardeau de la misère sous toutes ses formes, ou à déguerpir».
N Maouche.