Le Conseil National du Front des forces socialistes est en session ordinaire depuis hier, au siège du parti à Alger. D’emblée, le secrétaire général du parti, Abdelmalek Bouchafaa, dans son allocution d’ouverture, est revenu sur les précédentes élections législatives. Il a remis en question la légitimité de l’opération qui, dira-t-il, «est une provocation pour le peuple». Il a estimé que «les résultats ne sont pas représentatifs du vrai ancrage populaire pour aucune formation politique, vu les conditions de son déroulement». Il a parlé notamment de la fraude, de la falsification et de l’usage de l’argent sale. Pour rappel, lors des dernières élections législatives, le FFS n’a pu avoir que 13 sièges à l’échelle nationale. Commentant le plan du gouvernement, le secrétaire général du FFS a réitéré la position de son parti, exprimée déjà au parlement lors de l’exposé du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboun. Pour le FFS, dira-t-il, «le plan du gouvernement est des généralités, sans précisions, ni chiffres, ni données concrets. Il ne répond pas aux besoins de la conjoncture économique actuelle du pays, ni aux aspirations du peuple et ses priorités». Toujours dans le même sillage, Bouchafaa a affirmé qu’il «ne peut y avoir de développement durable sans une réelle volonté politique de trouver de réelles solutions à la situation économique que vivent les Algériens». Le FFS parle d’une crise multidimensionnelle en Algérie, avec une politique de bricolage adoptée par le pouvoir en place». Bouchafaa a expliqué que «le pouvoir a adopté un nouveau model économique, dont les preuves de l’échec se manifestent dès le départ». Le FFS, par le biais de son premier responsable, a estimé que la crise en Algérie est politique en premier lieu». En outre, il a dressé un tableau noir de la situation sociale et économique en Algérie, en citant l’exemple de l’examen du baccalauréat qui, selon lui, est «instrumentalisé au profit des intérêts étroits de certains», et que le gouvernement est dans l’incapacité de l’organiser dans de bonnes conditions. Le FFS a dénoncé «la politisation de la structure éducative». Sur la question des réfugiés, le FFS pense que le phénomène «n’est pas nouveau en Algérie, ce qui l’incite à se poser la question pourquoi maintenant ?», martela Bouchafaa, en appelant à éviter l’instrumentalisation politique du dossier. Il a plaidé pour «une solution dans un cadre international». Il a pointé du doigt, dans cette situation, ce qu’il a appelé «des forces impérialistes mondiales». Concernant la politique sociale, le FFS insiste sur «l’aspect social de l’État algérien» qui est, selon lui, une ligne rouge. Revenant sur le projet du parti, le consensus national, il a affirmé que «le pouvoir fait dans la récupération de toutes les bonnes initiatives et œuvre à les vider de tout sens, en notant que le projet du consensus initié par le FFS est en train d’être plagié». Il a appelé à travailler de nouveau pour concrétiser ce projet qui, selon le FFS, est «la seule solution à la crise nationale», qui a pour objectif la création de la deuxième République qui garantira la protection de l’unité nationale et la consécration d’un État de droit. Par ailleurs et en marge du conseil national, Bouchafaa avait déclaré à la presse que son parti est «le seul parti de l’opposition qui n’a pas changé sa ligne depuis sa création». Il a expliqué que la réunion du conseil national aura pour ordre du jour «la préparation des prochaines échéances électorales».
K. H.

