Des dizaines d’habitants d’Ahl Regab, dans la commune d’El Hachimia, au Sud de la wilaya de Bouira, ont fermé, hier, le chemin de wilaya n° 21, pour réclamer la prise en charge de certaines préoccupations de la population du village. Selon Boualem, un des villageois protestataires, l’état «très dégradé» de la route passant par la localité figure parmi les principaux soucis auxquels font face les villageois. À ce propos, notre interlocuteur indique que la dégradation de ce tronçon est due aux va-et-vient incessants de camions de gros tonnage, se rendant pour la plupart dans les carrières d’agrégats implantées dans la région d’Oued El Berdi. «Une moyenne de 1 500 à 2 000 camions de gros tonnage emprunte cette route au quotidien, ce qui a accéléré la dégradation de la chaussée», explique Boualem. Ce dernier a tenu à préciser que le CW21 est l’unique voie ouverte à la circulation pour les poids lourds. Les autres voies sont, selon lui, toutes interdites au passage de ces camions. Cette situation est qualifiée d’«injuste» par les villageois d’Ahl Regab, qui réclament, à présent, qu’on régule le passage des poids lourds sur ce tronçon. Les protestataires préconisent l’ouverture à la circulation d’autres voies pour les camions de gros tonnage, afin de désengorger le CW21. Il faut signaler qu’avant-hier soir (dimanche dernier), les villageois avaient fermé la même voie devant les poids lourds. Pour rappel, le tronçon en question avait bénéficié, ces dernières années, de travaux de revêtement, dont les derniers en date remontent à 2011. Cependant, et sous le poids des camions, l’asphalte n’a pas tardé à s’user. L’autre problème soulevé par les villageois d’Ahl Regab a trait à l’AEP. Selon eux, actuellement plus des 2/3 de la population de village ne sont pas alimentés en eau potable. Pourtant, informent-ils, le réseau AEP existe et des compteurs ont été même installés. «La mise en service du réseau AEP a été effectué dans un seul quartier du village et les autres attendent toujours», déplorent-ils. Ces derniers affirment que, devant cette situation, la population est contrainte de recourir à l’achat de citernes moyennant 1 200 DA l’unité, dont la qualité d’eau est souvent douteuse. Les villageois évoquent également une dernière contrainte liée à l’inexistence d’un projet d’électrification rurale. Selon eux, «des dizaines de bénéficiaires de l’aide à l’habitat rural attendent toujours le raccordement de leurs habitations à l’électricité». Il est utile de préciser que la cheffe de daïra d’El Hachimia s’est déplacée dans la matinée sur les lieux de la protestation, pour s’enquérir des problèmes des villageois. Ces derniers feront savoir que la responsable n’a rien avancé de concret. Selon eux, vu l’insuffisance des financements publics, elle aurait sollicité la contribution des gérants des carrières, pour le financement des travaux de revêtement de la route dont l’état est décrié. Des travaux dont le coût s’élève à plus de six milliards de centimes. Seulement, trois seraient d’accord sur le principe et cinq autres auraient refusé l’idée. Concernant le problème de l’eau potable, et toujours selon les villageois, la cheffe de daïra leur aurait promis de régler le problème le lendemain (aujourd’hui, ndlr). S’agissant, enfin, de l’électrification rurale, la même responsable aurait expliqué qu’un tel projet exige l’aval des services de la DMI. A noter qu’hier en début de l’après-midi, la route demeurait fermée à la circulation automobile.
Djamel Moulla
