Le village Lemsella, dans la commune d’Illoula Oumalou, à l’Est de Tizi-Ouzou, s’est orné de toutes ses couleurs, le week-end dernier, à l’occasion de la 11ème édition de la Fête de la figue fraîche.
Le village a été, en effet, envahi jeudi par des centaines de visiteurs venus des quatre coins de la Kabylie. Les femmes du village, rassemblées comme à l’ancienne, chantaient à gorges déployées des chants locaux et de bienvenue. Prenant le micro, le président de l’association organisatrice, Hamel Mohamed, souhaita la bienvenue à ses hôtes, avant de rappeler l’historique de la fête, les objectifs tracés, en insistant sur l’aide des autorités compétentes pour booster cette activité agricole. À signaler que la délégation officielle de la wilaya et de l’APW de Tizi-Ouzou ne sont arrivées que vers la fin de l’après-midi. Elle était retenue à Houra à l’occasion de la Fête du burnous. Une quarantaine d’exposants, venus de différentes localités, ont pris part à cette édition. Concernant les expositions, on a remarqué que la figue, le fruit célébré, ne s’est pas taillée la part du lion. Juste quelques étalages où étaient exposés différentes variétés de figues et produits fabriqués à base de ce fruit juteux et succulent. Il y avait également différents produits du terroir, à l’image de la figue sèche, la figue de Barbarie, de l’huile d’olive, du miel, des gâteaux traditionnels et de la cuisine culinaire. Il y avait aussi une exposition de plants de figuier, de plantes médicinales et de plantes de décoration. Le bijou d’Ath Yenni, la robe kabyle, la broderie, la vannerie, la céramique étaient également présents. Le livre et l’affichage concernant la figue fraîche, ses bienfaits, sa valeur nutritive et ses vertus sont également exposés. On pouvait également visiter la maison traditionnelle kabyle où l’on pouvait admirer les décors ancestraux et les dessins messages transcrits sur les murs par la femme kabyle.
La figue fraîche, cet aliment de base
La figue fraîche, ce fruit cultivé depuis des millénaires en Asie et en Méditerranée, a servi d’aliment de base aux populations de Kabylie depuis la nuit des temps. Il existe sous différentes formes et couleurs. Il y a les rouges, les violettes, les noires, les grises, les blanches et les vertes. Le fruit est gorgé de sucre, de vitamine C, de minéraux, de potassium, de fer et de fibres. Son jus est utilisé contre la constipation, elle est également préconisée pour combattre la fatigue grâce à sa richesse en vitamine C. Le jus de figue et dépuratif pour le sang. Elle abaisse l’hypertension artérielle, contrôle le cholestérol et le taux de sucre dans le sang. En somme, elle est qualifiée de fruit santé. Elle n’a aucun effet secondaire, mais il faut en consommer avec modération. Il ne faut pas en abuser, surtout pour les non habitués.
Un programme riche au menu
Les organisateurs, l’association culturelle Tighilt et le comité de village, ont concocté un programme riche et varié qui s’est étalé donc sur deux jours, soit jeudi et vendredi. Après l’ouverture officielle, la visite des expositions et la pause déjeuner, place fut à une table ronde autour du figuier et des produits du terroir de la région. Pour l’après-midi (jeudi ndlr), une animation pour enfants, une visite des champs de figuiers était également au menu, en plus du théâtre en soirée. Avant-hier, vendredi, en plus des expositions permanentes, il a été retenu une balade avec l’artiste Ali Idheflaouen. Un grand hommage lui a été d’ailleurs rendu. Au début de l’après-midi, il était question d’une randonnée vers la fontaine du village en présence de plusieurs artistes, suivie d’un concours dédié aux jeunes talents Lemsell’art, en l’honneur du chantre Ali Idheflaouen. En soirée, un gala-artistique avec une pléiades d’artistes, dont bien sûr Ali Idheflaouen était prévu. À propos des objectifs escomptés pour cette 11e édition, le président de l’association Tighilt a indiqué : «Nous avons voulu surtout élargir la culture de la figue pour donner un saut à l’économie de montagne. Par ici, nous n’avons que la figue et les olives, il nous faut de l’aide pour avancer. Nous espérons qu’un jour nos figueraies seront plus importantes pour augmenter notre production et à ce moment, nous pourrons prétendre à une fabrique de transformation et à l’approvisionnement du marché local pour commencer».
Hocine T.