Ouyahia rassure les fonctionnaires

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Après un débat qui a duré quatre jours, le plan d'action du gouvernement a été adopté, jeudi, à Alger, à la majorité par l'Assemblée populaire nationale (APN) lors d'une séance plénière présidée par Saïd Bouhadja, président de l'Assemblée, en présence du Premier ministre Ahmed Ouyahia et des membres du gouvernement.

En effet, 341 députés ont voté oui, 64 ont voté non et 13 députés se sont abstenus lors de cette séance qui a enregistré la présence de 355 députés et 63 votes par procuration. Les députés ont procédé au vote du plan d’action après l’intervention de M. Ouyahia pour répondre à leurs interrogations. Sur le volet économique, il a annoncé qu’une instance indépendante chargée du contrôle de la mise en œuvre du plan d’action du gouvernement et du processus de financement non-conventionnel prévu dans ce programme, sera instituée par voie de décret présidentiel. Placée sous la tutelle du Président Abdelaziz Bouteflika, l’instance présentera des rapports trimestriels au Président de la République pour le suivi et l’évaluation de tout ce qui sera réalisé. « Le recours du gouvernement au financement non-conventionnel évitera à l’Algérie une crise financière accablante. Ce financement ne produira pas une lourde inflation », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « le temps prouvera si le gouvernement avait eu raison ou non d’adopter cette mesure ». Les experts et les membres du gouvernement procéderont à l’étude de l’efficacité de cette mesure au cours des six prochains mois, période qui déterminera si cette décision avait été judicieuse ou non, a-t-il estimé. M. Ouyahia a fait savoir que le budget de fonctionnement ne connaîtra  » pratiquement pas de hausse « , précisant que le gouvernement n’aura pas recours de façon excessive à ce financement accordé par la Banque centrale mais l’utilisera pour régler les créances internes de certaines entreprises, au titre de l’exercice 2017, à l’instar de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) qui a prêté une somme estimée à 500 milliards de dinars à la Caisse nationale des retraites (CNR), outre les créances des entrepreneurs endossées à l’Etat. Il a souligné qu’il est actuellement impossible de fixer la valeur effective des fonds à injecter dans l’économie nationale à travers le financement non-conventionnel.

Vers l’introduction de la finance islamique dans le système bancaire

M. Ouyahia a indiqué que le projet de loi de Finances 2018 prévoit l’introduction de chèques islamiques dans le trésor de l’Etat, ainsi que l’introduction avant la fin de l’année 2017 de la finance islamique dans le domaine bancaire pour deux banques publiques et de quatre autres en 2018. S’agissant des fonds de l’économie parallèle, le Premier ministre a indiqué que les chiffres présentés par le gouverneur de la Banque centrale montrent que l’Algérie disposait jusqu’à juillet 2017 de 14.500 milliards de dinars dont 2700 mds de dinars en circulation sur le marché parallèle. Par ailleurs, le chef de l’exécutif a rassuré que les fonds de la fiscalité recouvrée au 14 septembre en cours, permettront de verser les salaires des fonctionnaires pour les prochains trois mois. En explication de ses récentes déclarations sur  » la non capacité du gouvernement à verser les salaires du mois de novembre prochain « , M. Ouyahia a précisé que l’augmentation de la masse monétaire à la Banque centrale, au mois de septembre en cours, a permis un changement des prévisions. « Jusqu’au 31 août dernier, la masse monétaire à la Banque centrale était de l’ordre de 50 milliards de DA, tandis qu’elle a atteint le 14 septembre en cours, 360 milliards de DA, et ce, grâce aux fonds de la fiscalité recouvrée », a-t-il expliqué précisant que les réserves de change de l’Algérie se sont établies à 103 milliards de dollars à fin août 2017 (contre 105 milliards de dollars en juillet 2017). M. Ouyahia a révélé que le rapport présenté par la Banque centrale, le 12 septembre en cours, indique que le total des crédits émis par les banques au profit des emprunteurs est de l’ordre de 8.467 milliards de DA, dont 4.000 milliards de DA accordés aux entreprises publiques et 700 milliards de DA accordés aux micro-entreprises (ANSEJ), le reste au profit des particuliers. Pour ce qui est des crédits non remboursés, ces derniers, constituent 11% du total des crédits et sont estimés à 800 milliards de DA auprès des entreprises publiques et privées et des micro-entreprises à travers le dispositif de l’ANSEJ cumulant à elles seules 100 milliards de DA de dettes, selon M. Ouyahia. Concernant l’effacement des dettes de certaines micro-entreprises, le Premier ministre a déclaré que  » le gouvernement est déterminé à aider les jeunes. 27 milliards de DA de dettes ont été effacées récemment par les banques au profit d’entreprises ANSEJ tandis que d’autres entreprises ont bénéficié d’un rééchelonnement de leurs dettes ». Le chef du gouvernement a fait savoir que la vraie valeur de la fiscalité non-recouvrée est de 2500 milliards de dinars.  » Un nombre de dossiers était au niveau du tribunal administratif et d’autres sont en cours de récupération à travers les démarches du ministère des Finances ». Par ailleurs, M. Ouyahia a réitéré la volonté du gouvernement à maintenir la politique des subventions en 2018.

Samira Saïdj

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