Le legs ancestral à la recherche de marchés

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La délocalisation de la Fête du tapis d’Aït Hichem de son bercail vers la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou et sa promotion en Festival a suscité, ces derniers temps une certaine polémique au sein de la population.

Des avis qui divergent sur la nécessité et le bien fondé de ce déplacement. D’aucuns pensent que cette localisation est une opportunité pour faire connaitre ce tapis atypique au plus large public possible, en attendant de l’exposer dans d’autres régions et pourquoi pas à l’étranger. De l’autre côté, les nostalgiques, considèrent que le maintien de la Fête du tapis à Ait Hichem est la raison même de sa création, voire de son existence. De ces querelles, le tapis d’Aït Hichem sort ‘’vainqueur’’. Il a eu sa fête à Aït Hichem, l’été dernier, il a un Festival à Tizi-Ouzou, ces jours-ci. Confrontées au problème d’approvisionnement et de commercialisation qui handicape leur secteur, les activités artisanales en générale et le métier à tisser en particuliers peinent à se frayer un chemin dans l’économie nationale. Ni les initiatives organisées régulièrement dans plusieurs localités ni ces festivals nationaux subventionnés par des institutions étatiques n’ont pu hisser ce patrimoine matériel au rang qui lui revient de droit. C’est du moins le constat de la majorité des artisans rencontrés à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, lors de l’ouverture, hier, de la 8e édition du Festival du tapis d’Aït Hichem qui s’étalera jusqu’au 28 de ce mois. Le coup d’envoi de ce rendez-vous a donc été donné, hier, par le secrétaire général du ministère de la Culture, Smail Oulebsir, et le wali de Tizi-Ouzou, M. Bouderbali, en présence des autorités civiles et militaires. Dans une allocution prononcée devant les participants, le secrétaire général du ministère de la Culture, qui parlait au nom du ministre, mit en exergue «l’importance de cet événement ancré dans la société et qui véhicule nos traditions et notre culture». Quant au wali, il rendra un vibrant hommage à «ces femmes qui, par leur persévérance et leur amour du métier, ont pu sauvegarder ce patrimoine et le transmettre aux futures génération». Plus d’une vingtaine d’exposants, venus de différentes wilayas, ont étalé leurs multiples produits dans les stands aménagés à cet effet dans le hall de la salle d’exposition de la Maison de la culture, mais aussi à l’extérieur de l’édifice. En plus de différents tapis spécifiques à chacune des localités de la wilaya de Tizi Ouzou, le visiteur découvrira des tapis tissés à la perfection par des mains des artisanes venues d’autres wilayas, à l’instar de Ghardaïa, Khenchela, Oum El Bouagui, Laghouat, Tipaza, Béjaïa, Tlemcen et Médéa. Une occasion, également, pour les nombreux visiteurs, d’admirer les produits de la forge, de l’ébénisterie, de la bijouterie et de la couture, notamment la robe kabyle… En plus de l’ouverture permanente de ces stands au public jusqu’au 28 octobre prochain, chaque jour de 9h à 17h, les organisateurs ont programmé une séance d’estampillage de tapis avec le centre de Tipaza pour aujourd’hui, mercredi, à 10h. Il est aussi question d’une rencontre avec les investisseurs et entrepreneurs de toute la wilaya de Tizi-Ouzou, afin de booster la commercialisation du tapis. A noter qu’un concours du meilleur tapis et du meilleur produit dérivé figure également au programme de la manifestation.

Farida Elharani

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