Les transporteurs de voyageurs exaspérés !

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Dans la ville de Chorfa, sise à 50 km à l’Est de Bouira, le commerce informel a la peau dure. Le phénomène ne semble pas reculer, il prend même de l’ampleur.

Dans cette ville traversée de bout en bout par la RN15, des dizaines de marchands des fruits et légumes se sont installés, il y a de cela plusieurs années, aux abords de la route en installant des étals de fortune, pour s’adonner au commerce informel. Au fil des années, le nombre d’intervenants a augmenté et la surface qu’ils occupent aussi. Actuellement, sur des centaines de mètres, plus aucun espace n’échappe au squat des vendeurs qui occupent presque le moindre centimètre des accotements du boulevard. Dans cette course effrénée aux emplacements, des marchands sont allés jusqu’à squatter l’arrêt de bus faisant face au siège de la mairie de Chorfa. L’abribus a été arraché et remplacé par des étals de fruits et légumes. Et ce, sous le regard médusé de la population locale, des usagers des transports, des transporteurs et surtout sous le silence des responsables de la municipalité et des services de l’Etat. Déjà le trafic routier sur ce tronçon de la RN15 traversant la localité est très dense et surtout perturbé en raison de ce marché informel. Ce qui irrite beaucoup les usagers de la route. Mais depuis quelques temps, la situation s’est corsée davantage pour les usagers des transports et les transporteurs transitant par cette ville. En effet, à l’arrêt de bus communément appelé «la mairie», les usagers qui font escale par la localité en partance vers l’est de la commune ne trouvent pas où s’abriter et sont obligés de se rapprocher dangereusement de la chaussée pour attendre l’arrivée des bus. Car l’emplacement de l’arrêt et toute la bande d’accotements est occupée par des marchands des fruits et légumes. «Je trouve cette situation aberrante car on ne peut pas condamner un arrêt de bus avec des étals de fruits et légumes. Les voyageurs ne trouvent pas d’endroits où se mettre pour attendre l’arrivée des fourgons. Femmes et enfants patientent à même la route et s’exposent aux dangers d’accidents», peste un usager des transports. De leur côté, les transporteurs sont confrontés à des difficultés pour marquer l’arrêt. L’accotement étant occupé, ces derniers se garent à même la route pour déposer ou embarquer des voyageurs. Créant ainsi des embouteillages et expose les automobilistes aux risques de télescopage. «J’aimerais ne pas m’arrêter à cet arrêt car à chaque fois qu’il faut marquer une halte c’est un vrai casse tête pour moi», confie un jeune transporteur assurant la navette entre Bouira et Alger. Parmi les transporteurs, ils sont nombreux à dénoncer ce squat de l’arrêt de bus. Il faut signaler que ce marché informel a vu, récemment, une descente des services de sécurité pour chasser les commerçants de l’informel. Mais quelques jours après les avoir délocalisés, des dizaines de commerçants s’étaient réinstallés avant d’être rejoints par des dizaines d’autres intervenants. Des intervenants qui viennent parfois d’autres localités pour s’adonner à la vente des fruits légumes et mêmes des poulets. Ce marché informel crée de l’insalubrité et surtout beaucoup d’embouteillages. Pour mettre un terme à cette anarchie, des mesures doivent être prises pour mettre de l’ordre dans cette cacophonie.

D. M.

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