Le jeu de «La baleine bleue» a déjà fait trois victimes en moins d’une semaine dans la wilaya de Bouira. Il s’agit de deux filles et un garçon, tous des adolescents. Deux de ces victimes sont originaires d’Ain Laloui, une commune située à 20 km au sud du chef-lieu de wilaya. Le premier cas a été enregistré, jeudi dernier, au lycée d’Ain Lahadjar. La victime, Ilham, une adolescente de 17 ans, portait un tatouage d’une baleine sur son bras. Sans la vigilance d’un enseignant du lycée, l’adolescente en détresse et au comportement anormal aurait pu mettre fin à ses jours comme plusieurs autres victimes enregistrées à travers plusieurs wilayas du pays. L’adolescente a été évacuée à temps à l’hôpital d’Ain Bessem où elle est prise en charge actuellement. Au cours de cette semaine, deux nouveaux cas ont été également enregistrés. Dimanche dernier, une collégienne de 13 ans, scolarisée en troisième année moyenne au CEM d’Ain Laloui, a été évacuée à l’hôpital d’Ain Bessem avant d’être transférée vers le centre spécialisé de Sour El Ghozlane. Selon nos informations, la collégienne était adepte du jeu de «La baleine bleue» et présentait aussi un tatouage au bras. Là encore, c’est une enseignante du collège qui a découvert le cas de la collégienne et a donné l’alerte. Le lendemain, soit le lundi, un nouveau cas a été signalé à Souk El Khemis. Il s’agit d’un collégien de 15 ans. Ce sont des camarades de classe du collégien qui ont alerté l’administration sur son cas. Selon ces camarades, le collégien avait tendance à s’isoler et son comportement a radicalement changé depuis quelque temps. Cette victime avait aussi le même tatouage de la baleine bleue sur son bras. Le collégien est actuellement pris en charge à l’EPH de Ain Bessem par une cellule de suivi psychologique. Ces victimes enregistrées à Bouira et celles signalées à travers le pays ont laissé s’installer un sentiment d’inquiétude et d’anxiété chez beaucoup de parents. Dans le milieu scolaire, responsables d’établissements et enseignants ont la même appréhension. Certains redoutent le pire, surtout que le jeu ne cesse de faire de nouvelles victimes parmi les enfants scolarisés. Interrogé sur le phénomène de la baleine bleue et ses répercussions sur la vie des enfants et adolescents, un parent d’élève avoue qu’avant, il surveillait très peu ce que faisaient ses enfants sur Internet, mais avec ce qui vient de se passer, il dit surveiller de près ses enfants. Il parait que l’épisode de ces derniers jours a fait naître une prise de conscience chez beaucoup de familles. Des familles qui, avoue-t-on, sont jusque-là très peu regardantes sur les contenus consultés par leurs progénitures sur le net. Pour notre interlocuteur, les parents doivent garder un œil sur leurs enfants quant à l’utilisation d’Internet. «Il faut limiter le recours abusif des adolescents aux Smartphones, tablettes et autres PC. Ces appareils se sont démocratisés, Internet aussi. Mais l’accès facile à ces gadgets et aux TIC comportent des risques», explique le même parent. Pour sa part, Smail Marzouk, ex-inspecteur de l’éducation nationale, insiste sur le rôle des enseignants. Pour lui, le milieu scolaire est le prolongement de celui familial. «L’enfant passe plus de temps à l’école que chez lui. Il y a des choses qui pourraient échapper au contrôle des parents mais pas à celui des enseignants», précise M. Marzouk. Ce dernier insiste aussi sur le travail de sensibilisation dans le milieu scolaire contre certains risques d’Internet et de l’usage des réseaux sociaux. Notre interlocuteur conclut en disant que la responsabilité est partagée entre la famille et l’école quant à la prévention contre certains fléaux et phénomènes nouveaux. En tout cas, l’alerte est désormais donnée et des appels à la vigilance sont relayés dans le milieu scolaire et même en dehors, pour parer à tout risque lié à l’addiction aux jeux sur le net. Djamel M.