Une économie de 1,5 à 2 milliards USD

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Dans une conférence de presse animée hier, à la résidence d’Etat de Djenane El Mithak, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a présenté le bilan économique de l’année écoulée et annoncé les perspectives pour les années à venir, en termes de développement économique et social.

1200 milliards DA en investissement en 2005Ainsi, le chef du gouvernement soulignera que la situation financière nationale est stable avec une balance, de paiement largement positive, un PIB qui a déjà atteint 101 milliards USD, un PIB, habitant de 3100 USD. L’inflation est maîtrisée avec un taux de 1,6% en 2005. “La monnaie nationale est stable : durant toute l’année dernière le dinar est resté stable par rapport au dollar, et il a regagné du terrain par rapport à l’euro”, soulignera Ouyahia.En termes d’investissement, 2005 a connu un effort soutenu avec près de 1200 milliards DA, soit plus de 16 milliards USD investis, dont 250 milliards DA par les entreprises étrangères.En termes de projets, il faut savoir que l’année dernière a enregistré plus 53 000 projets financés par les banques ou avec le concours de l’Etat. Plus de 135 000 nouvelles inscriptions au registre du commerce pour 2005. l’Etat, indique le chef du gouvernement, reste le principal investisseur avec 730 milliards DA, soit l’équivalent de 10 milliards USD, inscrit dans le domaine socio-culturel et dans les infrastructures.Dans le chapitre création de l’emploi, Ouyahia fera part de 684 000 postes de travail créés en 2005, cela donnera un chiffre global de 1,4 millions d’emplois. Le chômage est passé en 2005 à 15,3%. “Le pays est devenu un vaste chantier. Les réalisations se multiplient dans tous les secteurs”, soutient le chef de l’exécutif. A titre illustratif, le secteur de l’habitat, a vu la réception en 2005 de 132 400 logements, ce qui porte le nombre d’habitations livrées au cours des deux dernières années à 250 000 logements.Selon Ouyahia, 600 000 logements ont été lancés avant fin 2005. 800 000 unités seront en chantier avant fin 2006, promet le chef du gouvernement. Concernant le confort de vie, il y a lieu de signaler que 208 000 et 214 000 foyers ont été reccordés respectivement au réseau de gaz et d’électricité en 2005.

Paiement par anticipation de la dette : une économie de 1,5 à 2 milliards USDConcernant les perspectives à moyen et long terme, Ahmed Ouyahia affirmera que l’Etat s’est fixé trois objectif à atteindre pour assurer un développement continuer. Il y a lieu selon lui de réaliser le désendettement, de rattraper les retards de développement et enfin d’enclencher l’avènement d’une économie diversifiée, moins dépendante des hydrocarbures. Pour le dossier de la dette, le chef du gouvernement indiquera que la politique de desendettement est “stratégique pour le pays”.Tout en situant le niveau de la dette extérieure algérienne à 16,4 milliards à la fin 2005 et à 15,5 milliards USD à la fin février, contre 21,4 milliards USD en 2004, Ahmed Ouyahia indiquera que le paiement par anticipation du service de la dette permettrait à l’Algérie d’économiser entre 1,5 et 2 milliards USD, en éliminant les intérêts qui découlent d’un paiement “normal”. A ce propos, le conférencier indiquera que 34 milliards USD ont été payés par l’Algérie en intérêts à ses créanciers entre 1985 et 2005, sur un montant global de 117,9 milliards USD de dettes honorées durant cette période.“Nous venons également de solutionner le dossier de la dette russe. Cette dette n’était pas comptabilisedans notre endettement extérieur car il fallait se baser sa valeur en dollars (étant en roubles), soit 4,737 milliards USD. Il fallait aussi s’entendre sur son traitement : elle a été totalement effacée contre des achats de biens et de services”, expliquera Ouyahia. Ce dernier indiquera aussi que le réglement de la dette envers la Russie, a permis d’introduire une requête auprès du Club de Paris, dont la Russie est membre depuis 1997, pour le remboursement anticipé de toute la dette publique rééchélonnée, soit près de 8 milliards USD. Ouyahia révélera également que l’Algérie a introduit une demande similaire au Club de Londres pour sa dette commerciale estimée à près de 1 milliards USD.Pour le second objectif, soit rattraper les retards en termes de développement, le chef du gouvernement affirmera que le programme quinquennal de soutien à la croissance économique, combiné aux deux programmes complémentaires pour les Hauts-Plateaux et le Sud, cumulent un financement estimé à 100 milliards USD.un montant qui servira de réponse aux nombreux besoins sociaux et économiques des populations, notamment dans les régions déshéritées. En termes chiffrés cela se traduit par 1,2 millions logements, plus de 1 000 lycées, 500 000 places pédagogiques universitaires, 40 hôpitaux, 200 centres de soins, 10 barrages,10 000 km de routes, près de 400 réalisations pour la culture…L’autre objectif que s’est fixé, l’Etat, est celui de diversifier son économie en réduisant sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. Selon Ouyahia, les pouvoirs publics travaillent d’abord à moderniser et à développer les infrastructures comme le rail, les routes, les ports qui seront, précise Ouyahia, mis en concession. Il s’agit ensuite de créer les conditions d’attractivité économique à l’intérieur du pays qui est l’objectif des programmes Hauts-Plateaux et sud qui seront, annonce, Ouyahia accompagnés d’un régime d’avantages exceptionnels pour l’investissement “; le régime dérogatoire”. Il se traduit également par la modernisation et la réalisation de zones industrielles et d’activités auxquels 20 milliards DA ont été octroyés.Il s’agit également de mettre l’accent sur des secteurs stratégiques tels l’agriculture, l’industrie, pétrochimie et minines ainsi que la privatisation de ce qui reste du secteur public.Dans l’objectif d’encourager davantage l’investissement, de nouvelles mesures seront prises dans ce sens. Ainsi, en est-il d’un dispositif de bonification d’intérêts qui sera mis en place dans quelques semaines, avec un régime plus avantageux pour les régions intérieures. Autre mesure annoncée par Ouyahia : soutenir la création d’emplois par les entreprises, à travers la prise en charge partielle des charges sociales, un projet de loi est prévue et sera bientôt présenté au parlement.En conclusion, Ahmed Ouyahia, affirmera que “nous pouvons dire que beaucoup de travail reste à accomplir”, et que “les efforts du gouvernement demeureront insuffisants si la collectivité nationale ne se mobilise pas pleinement”.

Elias Ben

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