Une énième délocalisation et des souffrances

Partager

Pour la troisième fois, le centre de santé du chef-lieu de la commune de Saharidj a été délocalisé.

Cette fois-ci, c’est le siège de la nouvelle unité de soins, sise dans le vieux Saharidj, qui a accueilli le personnel et les équipements médicaux. Selon nos informations, cette nouvelle délocalisation est due à une longue panne, survenue sur l’installation électrique au niveau du siège de la garde communale, qui servait jusque-là de centre de santé. Une panne qui avait, pour rappel, provoqué une grève du personnel médical. Malheureusement, la bâtisse choisie cette fois-ci, bien qu’elle soit est flambant neuve, est trop exigüe pour tenir un centre de santé, au point où certains services n’ont pas pu être recasés, tels que le cabinet dentaire et le bureau d’un chef de service, aménagé dans un coin de la…. cage d’escalier. Cette nouvelle infrastructure est composée d’un cabinet médical, une salle des soins, une PMI et une salle d’attente, réservée uniquement aux femmes. Les hommes, eux, sont contraints d’attendre en plein air, qu’il pleuve ou qu’il vente. Sur les lieux, il a été constaté que les équipements du chauffage n’ont pas été installés en raison en l’absence d’un compteur, nous apprend-on. Aussi, l’indispensable citerne à eau n’est pas non plus disponible, a-t-on constaté encore. Actuellement, et faute de chauffage, les malades, les femmes enceintes et les nourrissons, notamment, attendent leur tour dans un froid glacial, surtout en cette période hivernale, particulièrement rude dans cette région montagneuse, qui cumule à quelque 700 mètres d’altitude. Pour rappel, le même centre a été provisoirement recasé une première fois dans une aile de la bibliothèque communale (mars 2012), suite à une phénoménale remontée des eaux à partir des fondations de l’édifice, qui menaçait alors ruine. A cette époque, le centre a été évacué en catastrophe. Après avoir végété quelques mois dans cette bibliothèque, il a été délocalisé une deuxième fois au niveau du siège de la garde communale, où ce service des plus névralgiques a fonctionné durant plusieurs années dans un espace insalubre et inadéquat. Entre-temps, la commune a bénéficié du projet d’une polyclinique, dont les travaux ont été confiés, en 2016, à un opérateur qui a réalisé la partie gros-œuvre dans les délais. La partie dite « lots secondaires », lancée après réception, a cependant accusé du retard suite à des malfaçons constatées par les services techniques, chargés du suivi et contrôle. Ces malfaçons, concernant les travaux de la pose de carreaux de marbre au niveau des services laboratoires et radiologie, ont été reprises. Or, et contre toute attente, une commission technique de wilaya, qui a effectué un nouveau contrôle lundi dernier, aurait, selon une source bien informée, constaté d’autres mauvaises réalisations du carrelage au niveau du large hall d’entrée et d’autres sur la boiserie. D’où un nouveau retard pour sa mise en service, qui pointe déjà du nez, d’autant plus qu’une partie des équipements acquis au profit de cette polyclinique, comme l’a exigé la population, n’est pas encore installé. Il s’agit des équipements de laboratoires qui sont toujours au niveau du siège de l’EPSP d’Ahnif à Ath Mansour. En attendant la mise en service de la polyclinique, les patients continuent d’endurer «un vrai clavaire» en raison de la détérioration des conditions de la prise en charge et de la délocalisation répétitive du centre.

Oulaid Soualah

Partager