«2 552 CTA établis, dont 1 798 titularisés en 2017»

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Le directeur de l’emploi de la wilaya de Tizi-Ouzou, M. Mustapha Aouci, parle dans cet entretien des mécanismes mis en place pour la création de l’emploi.

La Dépêche de Kabylie : Le chômage est galopant et malmène des milliers, voire des millions, de jeunes en âge de travailler. Quels sont les mécanismes mis en place par l’État pour créer de l’emploi ?

Mustapha Aouci : L’État n’est pas resté les bras croisés. Plein de mécanismes et de formules ont été lancés pour absorber le chômage et du coup, permettre aux demandeurs d’emploi et aux porteurs de projets d’entrer de pied ferme dans le marché de l’emploi. Il y a des contrats classiques d’intermédiation et aussi le mécanisme ANEM, ANSEJ et CNAC. Les entreprises qui veulent recruter passent obligatoirement par les services de l’emploi. Leur demande est introduite dans notre système qui la traite et qui fait ressortir des profils et des propositions. Des négociations sont lancées pour mettre à leur disposition des qualifications recherchées. Les créateurs d’emploi bénéficient de plusieurs avantages, à savoir l’attribution de crédit allant jusqu’à 10 millions de dinars, des avantages fiscaux et parafiscaux et de deux à trois employés pris en charge par l’ANEM pendant le démarrage de l’entreprise.

Le DAIP et le CTA ont-ils donné les résultats escomptés ?

Le DAIP (Dispositif d’aide à l’insertion professionnelle) concerne les jeunes âgés entre 18 et 35 ans. Ce dispositif est destiné au primo-demandeurs d’emploi. Ce mécanisme a été lancé en 2008. Il regroupe trois catégories, à savoir les CID (Contrat d’insertion des diplômés) pour les TS et les universitaires, le CIP (Contrat d’insertion professionnelle) pour les diplômés des centres de formation professionnel, les bacheliers (Bac+1 et Bac+2) et il y a aussi le CFI (Contrat – formation – insertion), qui concerne les sans niveau et sans qualification. Le CID est rémunéré à hauteur de 15 000 DA pour les universitaires, les TS sont rémunérés à 10 000DA, le CIP à 8 000 DA et le CFI à 12 000 DA, un contrat de six mois renouvelable une seule fois. Le CFI artisans perçoit une bourse de 4 000 DA/mensuel. Il faut rappeler que le DAIP bascule en CTA, c’est-à-dire un contrat de travail aidé. À ce moment-là l’employé est subventionné en plus de son salaire de poste de 12 000 DA/ mois pendant trois années. Les CTA/ TS, eux, sont soutenus par 10 000 DA et ceux du CIP par 8 000 DA. Cet argent est versé tous les trois mois dans les comptes des entreprises employeurs. Après la période de trois ans, l’employé est de fait titulaire. C’est là notre principal objectif. Le DAIP bascule en CTA puis en employé titulaire. Les entreprises qui jouent le jeu sont accompagnées, soutenues financièrement et orientées, alors que les autres sont répertoriées dans une liste, soi-disant noire. Le mécanisme DAIP économique a pour finalité la pérennité de l’emploi.

Qu’en est-il du bilan de votre direction en termes de création d’emploi durant l’exercice 2017 ?

Je commence par le système classique de l’ANEM. En 2015, nous avons réussi à placer 13 050 employés, 15 360 en 2016 et 15 866 en 2017. Dans le cadre du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP), toutes catégories confondues, nous avons créé 1 882 postes de travail. Dans le cadre de l’ANSEJ, une formule lancée en 1996, 51 543 postes d’emploi ont été créés et 19 891 projets financés. Dans le cadre du CNAC, 18 873 postes de travail ont été créés et 9 260 entreprises financées. L’État a contribué au financement des entreprises par la bagatelle de 48,4 milliards de centimes dans le cadre du CTA. En 2017, 1 798 employés ont été permanisés et le chiffre est plus important depuis 2013, il a concerné 12 340 employés. Les promoteurs ANSEJ/CNAC se sont vus octroyés 20 % des marchés publics. 307 marchés ont été confiés aux promoteurs jeunes pour une valeur de 98,7 milliards de centimes. Notre objectif est d’aller vers la pérennité de l’emploi, en contactant les collectivités locales qui connaissent le terrain et les opportunités de leur localité. À Tizi-Ouzou, on peut avancer car la région dispose d’un patrimoine que nous pouvons mettre à profit pour créer de la richesse et de l’emploi. Le tourisme, la pêche, l’agriculture, l’élevage et des produits du terroir que nous pouvons, avec le concours de tous, promouvoir, pérenniser et rentabiliser au bénéfice de l’économie nationale et régionale.

Entretien réalisé par H. T.

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