La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, qui a débuté mi-octobre dernier, n’a pas connu un grand engouement de la part des personnels hospitaliers de la wilaya de Béjaïa. La plupart des médecins et des infirmiers refusent en effet de se faire vacciner, alors qu’un pic de cette maladie épidémique peut intervenir à tout moment. A l’EPH d’Amizour par exemple, le taux de vaccination n’a pas atteint les 10% parmi le personnel, selon le docteur Kendsi, médecin du travail chargé du suivi médical du personnel. «Il est vrai que le vaccin n’est pas obligatoire, mais il est plus que nécessaire. Et je trouve inacceptable que des soignants refusent de se faire vacciner contre la grippe, alors qu’ils doivent se protéger de cette maladie afin de protéger les malades et leurs proches, sachant que la grippe est très contagieuse», déplore le chef du service médecine du travail de l’EPH. Certains hospitaliers, interrogés, reconnaissent que le vaccin est indispensable, mais ils arguent que «les mesures d’hygiène et de prévention prises lors de la distribution de soins sont suffisantes». Même topo dans d’autres établissements de la wilaya, où le taux de vaccination reste très faible dans l’ensemble. Certains établissements ont préféré distribuer des doses de vaccins aux employés, lesquels et selon des indiscrétions «ont préféré les injecter à leurs proches». Au niveau de l’EPH d’Amizour, pas question de délivrer les doses de vaccin. Il est exigé que la vaccination «soit assurée sur place pour une bonne traçabilité», explique un responsable de la campagne. «La quantité de vaccin délivrée par les autorités sanitaires est la même que celle des années précédentes, mais le nombre de personnel vacciné n’a pas dépassé les 30%», dira encore notre interlocuteur. Cela revient à dire que les autorités pourraient donc diminuer la quantité de vaccin pour l’année prochaine. Néanmoins, la campagne de vaccination continuera jusqu’à fin mars prochain et les responsables des services de médecine du travail invitent encore une fois leurs personnels à une prise de conscience. Pour rappel, 9 personnes, à haut risque certes, sont mortes en Algérie cette année à cause de la grippe saisonnière. Et le fait que les personnels hospitaliers ne se vaccinent pas augmente le risque de contagion. L’autre conséquence est que la facture de soin de ces maladies virales s’alourdit et les pouvoirs publics pourraient bien prendre la décision de rendre le vaccin obligatoire, notamment pour les soignants.
Nadir Touati