Elles prendront la demi-journée sans que la réglementation ne les y autorise. C’est devenu, au fil des temps, l’exception qui fait la règle. Il s’agit des femmes qui fêteront leur journée à leur manière. Ainsi donc, la gent féminine célèbrera aujourd’hui la journée internationale de la femme qui coïncide avec la date du 8 mars de chaque année. Cette date symbolique, en hommage à la femme, met en avant les différentes et longues luttes de cette dernière pour arracher des droits et parvenir à une réduction des inégalités par rapport à l’homme. Depuis l’indépendance du pays, une avancée a été enregistrée dans ce domaine, notamment en matière de travail. La sphère professionnelle a vu une émergence spectaculaire de la femme. Elle y sent une évolution à même de la mener vers un avenir empreint d’égalité d’ici l’an 2030. L’Algérie a adopté, depuis quelques années, une loi criminalisant la violence contre les femmes et imposé un quota de femmes dans les assemblées élues en plus de la réforme du code de la famille. Notre pays figure ainsi parmi ceux qui donnent aux femmes la possibilité de s’épanouir. Il subsiste pourtant quelques inégalités et appréhensions par rapport au regard de la société. Nous nous sommes rapprochés de quelques femmes qui exercent des fonctions importantes dans notre wilaya pour avoir leurs impressions au sujet de la législation algérienne, de leur évolution professionnelle dans un environnement majoritairement masculin et de leurs doubles casquettes de travailleuses et femmes au foyer. Pour le sous-lieutenant Latifa Medjber, de la direction de la protection civile, la législation algérienne est l’une des meilleures dans le monde. Elle dira que les femmes ont, pratiquement, les mêmes droits que les hommes au point de ne plus se sentir différentes de leurs collègues masculins qui les respectent énormément. Pour ce qui est de ses obligations familiales, elle avouera qu’elle essaye tant bien que mal d’élever se enfants en leur consacrant le temps nécessaire. Elle remerciera au passage sa mère et ses proches pour leur assistance. Félicitée pour le travail qu’elle fait par le ministre de l’intérieur lors de sa visite à Bejaia en février passé, Kahina Ziani, la chargée de communication de la wilaya tiendra un tout autre langage que celui de l’officier de la protection civile quant à la législation algérienne en la matière. Reconnaissant les quelques avancées enregistrées depuis l’élection de son excellence Abdelaziz Bouteflika, elle dira ces lois devraient s’élargir aux administrations locales et surtout aux mentalités. Elle se souvient de son arrivée au cabinet de wilaya avec son diplôme d’études supérieures, le personnel masculin ne voyait en les femmes que des secrétaires ou femmes de ménage. C’est, dit-elle, très difficile pour les femmes d’évoluer dans un milieu majoritairement masculin, quelles que soient leurs compétences. Toutefois, conclura-t-elle, « grâce aux multiples formations permises, au profit des chargés de communications, par le ministre de l’intérieur et au wali actuel, qui m’a donné une certaine liberté empreinte d’une confiance absolue, j’ai pu assumer ma tâche comme il se doit ». Pour ce qui est de la conciliation entre le travail et le foyer, elle dira qu’elle a été éduquée à l’algérienne, qu’elle reste toujours femme à la maison quelle que soit sa fonction et qu’elle assume, seule, les tâches ménagères avec un minimum d’organisation pour s’en sortir. Pour sa part, Farida Boutaghane, fraîchement élue vice-présidente de l’APW de Bejaia, elle pense que la situation est loin d’être équitable entre les hommes et les femmes sachant qu’à ce jour, il y a encore des femmes battues et violées qui n’osent même pas en parler. Elle enchaînera en parlant des institutions élues pour lesquelles le fameux quota de 30 % ne fait que réduire la femme à un simple chiffre qui ne tienne compte ni de ses capacités, ni même de son engagement ou son dévouement. Pour ce qui est du travail en milieu masculin, notre interlocutrice dira qu’en plus de son diplôme de journaliste, elle a eu à assumer d’autres fonctions qui l’ont rendue totalement indépendante et que son militantisme dans le mouvement associatif a aussi permis son intégration sans se sentir femme parmi des hommes. Concernant sa double-casquette de travailleuse et femme, elle dit gérer normalement la situation malgré les difficultés que rencontre, dans la société, la femme qui fait de la politique, qui reste un tabou. Cela, dit-elle, n’a été possible que grâce au soutien de son mari, de sa belle-famille et de sa propre famille.
A Gana.