Hakim Belahcel a été désigné, avant-hier, Premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS). C’est ce qu’a indiqué un communiqué de l’Instance présidentielle du parti rendu public le jour même. L’instance annonce également à travers le même document la convocation d’une réunion de son Conseil national extraordinaire pour le 13 avril prochain.
«Conformément au dernier communiqué de l’Instance présidentielle en date du 08 mars 2019, l’Instance présidentielle s’est réunie ce jour, 15 mars 2019, et décide de mettre fin à la période d’intérim et nomme le camarade Hakim Belahcel en qualité de Premier secrétaire du parti, conformément à l’article 50 des statuts, et convoque un Conseil national extraordinaire pour le 13 avril 2019», précise le communiqué diffusé.
Par ailleurs, M. Ikhlef Bouaichi a été nommé coordinateur du Comité d’éthique, conformément à l’article 42 du règlement intérieur, ajoute le communiqué de l’Instance présidentielle du parti. C’est dire que les choses sont en train de se faire et de se défaire au sein de la maison FFS, à une vitesse, le moins qu’on puisse dire, peu routinière. Ainsi donc, M’Hena Haddadou n’aura pas fait long feu dans sa mission d’intérimaire, après avoir remplacé au pied levé l’ex-première secrétaire, Hadj Djilani, un proche de Ali Laskri, de qui ce dernier a été toutefois contraint de se séparer après l’avoir longtemps couvé sous son aile, sous la pression de la contestation interne.
En effet, l’on se rappelle l’épisode du week-end dernier, quand un conseil national du parti a été convoqué et tenu par les deux tiers de sa composante en dépit de l’opposition du présidium dirigé par Laskri et des militants acquis à son clan. Dans les échanges qui ont suivi, certains en sont même arrivés aux mains.
Un malheureux épisode (encore un autre) dans la vie de ce parti en plein tumulte depuis le retrait puis la disparition de son leader charismatique, Hocine Aït Ahmed. Bref, la houleuse journée aura été bouclée par un communiqué qui a mis fin au règne de Hadj Djilani et son remplacement par l’actuel P/APW de Béjaïa.
Mais voilà que ce dernier a également été relevé avant-hier et un nouveau premier secrétaire a été bel et bien nommé dans des conditions que tout le monde n’a pas encore cernées, surtout que cela a eu lieu une journée où toute l’Algérie avait le regard braqué sur cette mobilisation citoyenne extraordinaire contre le régime politique qui gouverne aux destinées du pays.
C’est dire que l’information diffusée avant-hier par la direction du parti annonçant ce changement a été complètement noyée dans l’évènement du jour. Mais il s’en est trouvé tout de même Hadj Djilani qui a trouvé le temps de féliciter, quasiment à la minute qui a suivi sa nomination, le tout nouveau premier secrétaire.
Chose qu’il ne s’était pas du tout empressé de faire envers son successeur direct. Un détail qui renseigne sur les tiraillements ambiants au sein de la maison FFS et sur comme une reprise en main du poste de premier secrétaire où l’arrivée du nouveau nommé semble avoir la bénédiction des Laskri et Djilani.
Le duo, combien même Djilani ne peut plus faire valoir un poste organique dans sa participation à la décision, reste toutefois très contesté et la crédibilité de Laskri a été carrément entamée par la dernière décision portant retrait des parlementaires du parti des deux chambres sans effet.
En effet, dans un communiqué signé par le présidium, il était clairement mentionné que «le FFS décide du retrait de ses parlementaires des institutions du régime dans les deux chambres (APN-SENAT), illégitimes et impopulaires, pour lutter aux côtés du peuple sur le terrain».
Et puis plus rien. Pis, les parlementaires concernées ont réagi dans l’heure qui a suivi la diffusion de ce communiqué en ignorant complètement cette décision de la direction du parti. Comme quoi, le fossé est important entre la direction du parti, du moins la partie emmenée par Laskri, et l’opposition, dont les parlementaires, et s’élargit de plus en plus. Il faut dire que la direction profite bien des événements qui secouent le pays pour passer sous silence sa crise interne à rebondissements.
Amar A.