La wilaya de Béjaïa a abrité, avant-hier, les festivités officielles de la Journée mondiale de l’eau, placée cette année sous le slogan «L’eau : la réponse est dans la nature», en présence de M. El Hadj Belkateb, secrétaire général du ministère des Ressources en eau, et son homologue du ministère de l’Environnement et des énergies renouvelables, M. Kamel-Eddine Belatrèche.
La délégation ministérielle accompagnée des autorités locales, à leur tête le wali de Béjaïa, a inauguré cette manifestation à la Maison de la culture Taos Amrouche, où un riche programme a été concocté pour l’occasion. Sur place, les hôtes de la capitale des Hammadites ont visité les différents stands d’exposition organisés par la direction locale des ressources en eau et l’ADE sur le potentiel de la wilaya de Béjaïa en matière de ressources hydriques, leur gestion et les projets en cours de réalisation dans le secteur. D’autres organismes dont la vocation est liée à la gestion et l’utilisation de l’eau, comme l’agence de gestion intégrée des ressources en eau (AGIRE), l’agence des bassins hydrographiques (ABS) ou encore l’office national de l’assainissement (ONA), ont également présenté leurs activités et missions par des expositions au large public. Dans la wilaya de Béjaïa, selon les explications fournies à la délégation ministérielle, le problème des ressources en eau ne se pose pas avec acuité. Les foyers sont alimentés à partir de deux grands barrages (Tichy Haf et Ighil Emda), de plusieurs forages et de sources naturelles. Cette alimentation est assurée par un réseau AEP d’un linéaire de 5 027 km, dont 1 816 km d’adduction et 3 211 km de distribution. Le taux de raccordement au réseau AEP dans la wilaya de Béjaïa est actuellement de 97%, selon l’ADE, qui dénombre 1 023 réservoirs pour une capacité 221 105 m3. La production AEP de la wilaya de Béjaïa, qui provient des sources, forages et puits, est estimée à 141 000 m3. Les barrages produisent une quantité de 115 000 m3, alors que la production en eaux minérales est de l’ordre de 6 000 m3. Néanmoins, le point noir qui entache le secteur des ressources en eau dans la wilaya reste les fuites d’eau qui caractérisent les réseaux de distribution. En effet, l’ADE déplore un taux de perte estimatif de 45 % sur le réseau AEP. Pour le moment, l’ADE gère le réseau AEP de seize communes sur les cinquante deux que compte la wilaya de Béjaïa. D’ici la fin de l’année en cours, elle intégrera onze autres communes à sa gestion, alors que l’intégralité des communes sera gérée par l’ADE à l’horizon 2019.
12 milliards de dinars pour la station de dessalement
Par ailleurs, le S/G du ministère des Ressources en eau a réaffirmé, avant-hier, l’inscription au profit de la wilaya de Béjaïa d’un projet de réalisation d’une station de dessalement de l’eau de mer d’une capacité de production de 100 000 m3/j. Une enveloppe financière de 12 milliards de dinars a été dégagée par le ministère, pour financer cette infrastructure hydrique dont l’objectif, selon El Hadj Belkateb, est de «sécuriser l’alimentation en eau potable dans la wilaya de Béjaïa». Pour rappel, lors de sa visite de travail et d’inspection effectuée les 18 et 19 février derniers dans la wilaya de Béjaïa, le ministre Hocine Necib a annoncé l’éventualité d’opter pour une station de dessalement de l’eau de mer, pour assurer l’approvisionnement d’une manière régulière des municipalités de la région Ouest de la wilaya en eau potable. L’autre fait marquant de la célébration de la Journée mondiale de l’eau, avant-hier, dans la wilaya de Béjaïa, c’est la signature d’un protocole d’accord pour la gestion du musée de l’eau de Toudja entre le P/APC de cette municipalité et le directeur de l’agence du bassin hydrographique (ABS) algérois Hodna Soummam, démembrement territorial de l’Agence de gestion intégrée des ressources en eau (AGIRE). En vertu de ce protocole d’accord, la gestion de l’ensemble des structures liées au Musée de l’eau sera transférée à l’AGIRE, un organisme placé sous la tutelle du ministère des Ressources en eau. L’un des objectifs de ce partenariat est «d’instaurer des relations de travail basées sur la concertation visant l’amélioration de la qualité du service public de l’eau et développer les activités liées à la sensibilisation et l’incitation à l’économie de l’eau et la préservation de sa qualité, dans le cadre du développement durable». Selon Rabah Bentabet, un élu municipal à l’APC de Toudja, ce transfert de gestion du musée d’eau est une décision judicieuse : «L’APC de Toudja n’a pas les moyens pour assurer le bon fonctionnement et le développement de cette infrastructure, alors que l’AGIRE, qui dépend du ministère des Ressources en eau, dispose de moyens à même de développer ce musée et les structures qui lui sont rattachées. Elle peut procéder à la rénovation de la structure, la restauration des moulins à eau traditionnels et préserver la source de Toudja. En outre, elle prendra en charge les salaires des travailleurs affectés à ce Musée», a-t-il soutenu. Selon ce protocole d’accord, l’APC de Toudja et l’association GEGIMAB, l’initiateur de ce projet, garde un droit de regard sur la gestion du musée.
La décharge de Boulimat sera éradiquée
Pour sa part, le S/G du ministère de l’Environnement et des énergies renouvelables a annoncé en marge de la célébration de la Journée mondiale de l’eau à Béjaïa que la tutelle est déterminée à fermer définitivement la décharge communale de Boulimat, l’un des points noirs de l’environnement dans la wilaya. «L’éradication des décharges sauvages est l’une des priorités de la wilaya de Béjaïa, selon ce qu’a déclaré le wali Mohamed Hattab. Je vous annonce, aujourd’hui, que le ministère de l’Environnement et des énergies renouvelables est déterminé à inscrire une nouvelle opération pour éradiquer la décharge publique de Boulimat. Nous allons aussi réaliser une station de traitement des lixiviats pour le CET, qui remplacera cette décharge», a affirmé Kamel-Eddine Belatrèche.
Boualem Slimani