Deux doyens de la profession honorés

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Émotion et fierté à Tizi-Ouzou lors de la célébration de la Journée mondiale de la presse, coïncidant avec le 3 mai de chaque année. L’Association des journalistes et correspondants de Tizi-Ouzou, en collaboration avec la direction de la culture et la direction de l’éducation, a concocté un riche programme à l’occasion. Dans la matinée, des gerbes de fleurs ont été déposées au mémorial des journalistes assassinés, et une stèle a été érigée à la cité 20 Août, communément appelée «cité CNEP». Ce dépôt a été suivi de prises de paroles : «C’est avec émotion et fierté que les journalistes célèbrent la Journée de la liberté de la presse. Durant de très longues années, ils ont vécu le martyre. Certains sont tombés en martyrs de l’information. Aujourd’hui, une lueur est certes apparue dans ce secteur, mais il reste beaucoup à faire, car les institutions et autres responsables détenteurs de l’information doivent ouvrir leurs portes pour faciliter la mission des journalistes», diront de nombreux intervenants. A son tour, le wali Mohamed Bouderbali soulignera : «C’est un devoir de mémoire que de commémorer cette journée mondiale de la presse. Des journalistes se sont sacrifiés durant l’exercice de leur fonction. L’Etat a fait des avancées remarquables dans ce domaine. Le journaliste est le relai indispensable entre les autorités et les citoyens, qui doivent être informés de ce qui se passe dans leur pays et ailleurs. Ils ont un rôle très important à jouer de la manière la plus objective, car l’impact est très grand auprès des citoyens qui attendent d’être informés de manière constante et au quotidien. Le journaliste est au service du citoyen». Au petit théâtre de la maison de la culture Mouloud Mammeri, la directrice de la culture estime que «les journalistes ont un véritable rôle de médiation à jouer pour encourager une prise de conscience nationale et d’instruction. Les modes de communication posent la question des rapports entre individu et société et les médias, tous organes confondus, constituent un lien ombilical entre la société intellectuelle et la masse sociétale». L’intervenante honorera, par la suite, la mémoire des journalistes-martyrs : «C’est une corporation qui a payé un lourd tribut par le passé mais les acquis sont très nombreux aujourd’hui», commente-t-elle. Un hommage sera rendu, par la suite, aux journalistes Sadek Aït Hamouda, chroniqueur à la Dépêche de Kabylie et Salah Yermache, journaliste à El Watan. Chacun d’eux a relaté son parcours journalistique. Deux invités, en l’occurrence Lazhari Labtar, journaliste et écrivain, et Belkacem Mostafaoui, professeur à l’Ecole nationale supérieure de journalisme, ont animé une table ronde autour du thème «La relation entre le journaliste et l’opinion publique et les autorités». L’autre axe traité est la responsabilité du journaliste devant informer les citoyens. Une information qui n’est pas toujours facile à avoir, se sont accordés à dire les présents. «La mondialisation n’est pas pour arranger les choses. C’est le rouleau compresseur du capitalisme financier des gendarmes de la planète qui veulent mettre au garde-à-vous tout le monde», estime-t-on. Le rôle des autorités locales est d’écouter, à travers le journaliste, les pulsations de la société. Les rapports doivent être au beau fixe si on veut œuvrer pour la stabilité du pays et non en bâillonnant les journalistes et en leur fermant toutes les portes à l’information», est-il, entre autres, suggéré.

M A Tadjer

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