Le wali de Bouira, Mustapha Limani, a été, samedi dernier, l'hôte du village Ighzer Iwakuren dans la commune de Saharidj, pour participer à la commémoration du 61e anniversaire de la destruction et évacuation de ce village, le 6 mai 1957 par les forces coloniales françaises.
Sur les lieux, le premier magistrat, accompagné par une forte délégation, a été reçu par les notables de ce village, pour procéder au dépôt d’une gerbe de fleurs au carré des martyrs après avoir observé une minute de silence. Le wali a ensuite reçu plusieurs doléances écrites et verbales des villageois qui l’ont notamment interpellé sur l’état de l’unique piste qui relie ce village au chef-lieu de commune, ainsi que leur désir de repeupler ce village déserté. En réponse à ces doléances citoyennes, M. Limani promettra dans un premier temps une enveloppe d’un milliard de centimes pour la restauration de la dite piste et aussi d’étudier avec les autorités locales le moyen de dégager un quota de logements ruraux. Pour cette circonstance historique, tous les villageois que l’armée coloniale a parqués dans le camp de concentration de Raffour, se sont déplacés en famille dans leur ancien village, depuis la veille. En parallèle, pour marquer cette date historique, le comité d’organisation a arrêté un riche programme d’activités qui s’est étalé sur deux jours, soit le vendredi et samedi derniers. Le programme a débuté par un semi-marathon dont le point de départ était l’esplanade de la mairie de M’Chedallah, et l’arrivée, la place du 6 mai 1957 de Raffour. Avant le coup d’envoi du marathon, il a été procédé à un dépôt d’une gerbe de fleurs au carré des martyrs de cette localité. Durant la journée du samedi, en plus de la visite du wali, il a été procédé à l’organisation de plusieurs activités culturelles telles qu’un gala animé par des chanteurs locaux, des pièces théâtrales et de la poésie dont les thèmes étaient à caractère révolutionnaire. Le tout fut clôturé par un couscous collectif auquel a pris part la délégation qui accompagnait le wali et les nombreux invités venus de plusieurs régions du pays. Rappelons que le deuxième village de la tribu Iwakuren, Tadert Lejdid a été aussi détruit par l’armée coloniale le 4 novembre 1957.
O. Soualah