L’une des fontaines mythiques «La transat», connue des anciens Micheletois, est en train de se reconstruire sur les lieux mêmes où elle avait disparu depuis plusieurs décennies. Comme par hasard, son ancien lieu d’implantation est demeuré intact bien que pris en sandwich entre deux constructions, la mairie d’un coté, et la future daïra de l’autre. Comme la nature reprend toujours ses droits, l’eau ferrugineuse de cette fontaine qui a étanché la soif de nombreuses générations, a réapparu au même endroit suite aux intempéries de l’année 2012. L’eau avait commencé à suinter timidement, avant que les ouvriers du chantier mitoyen ne la canalisent pour les besoins de leurs travaux. C’est avec un brin de nostalgie que les plus de cinquante ans se rappellent de cet endroit magique, symbole de l’ancienne ville paisible où il faisait bon vivre. L’APC d’Aïn El Hammam vient donc de répondre aux multiples doléances des citoyens qui réclamaient la «résurrection» de leur source fétiche «à la qualité d’eau incomparable». Ainsi, une entreprise privée se trouve sur les lieux depuis quelques jours afin de construire un réservoir de plusieurs mètres cubes, muni non pas d’une seule sortie comme à son origine, mais de quatre robinets. La bâche en béton armé, destinée à récupérer l’eau qui coule actuellement le long du trottoir sera recouverte d’une dalle en béton et sa qualité sera périodiquement contrôlée. Il restera le décor extérieur que de nombreux habitants aimeraient qu’il ressemble à l’identique à la défunte fontaine «transat» où l’eau sortait du fameux «gueuloir» à tête de lion, et les abords tapissés de faïence aux couleurs verte et jaune. Des nostalgiques de la fontaine ne manquent pas de partager, périodiquement, ses photos, en souvenir «du bon vieux temps». «On sait que ce n’est pas avec cette construction qu’on redonnera à Michelet son cachet d‘antan, mais nous avons espoir de voir d’autres réalisations à même d’améliorer notre cadre de vie», disent les jaloux de cette ville qui reviennent d’Amérique et d’autres contrées lointaines pour s’y ressourcer. Abréviation de «transatlantique», le mot «Transat», un symbole de la ville d’Aïn El Hammam, a été donné à cette fontaine du fait de sa proximité avec un hôtel faisant partie de la chaine internationale des «hôtels transatlantiques.» Les autorités des années soixante avaient détruit cet établissement pour y implanter le siège de la mairie actuelle. Les anciens diront ne pas se souvenir de la date à laquelle les colons de l’administration française avaient érigé ce point d’eau en fontaine. En dehors de son aspect symbolique la transat, d’un débit appréciable, peut subvenir aux besoins quotidiens de quelques habitants de la ville et des passants, en eau potable. La nouvelle ne manquera pas de réjouir les amateurs d’eau de source qui parcourent parfois des dizaines de kilomètres pour s’en approvisionner, en plus des anciens de Michelet auxquels cette fontaine rappelle des pans entiers de leur jeunesse.
A. O. T.