Animation en continu sur les monts du Djurdjura

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Malgré le sensible changement climatique et le déchaînement des éléments depuis le début de ce mois de novembre, l'animation en haute montagne au niveau de la chaine montagneuse du Djurdjura ne baisse pas d'un iota.

Bien au contraire, on a cette impression que les sorties sur le terrain ont redoublé, en témoignent les nombreux groupes de randonneurs venus des quatre coins du pays qui écument toujours ces hauteurs comme pour braver le climat exceptionnellement rude qui sévit en ces lieux. La dernière trouvaille de ces amoureux de la nature et adeptes des sensations fortes, sont les bivouacs. Ces jours-ci ils sont des dizaines de randonneurs à passer la nuit à la belle étoile sous des tentes individuelles en organisant des bivouacs à Aswel, Tizi N’koulal, Tala Rana, Iwakuren et à proximité du col de Tirourda au lieu dit Tala Boudhi (Ain Zebda). La semaine dernière, des centaines de randonneurs venus des quatre coins du pays ont organisé un bivouac à Tamda Ouguelmim, un lac situé en plein cœur de la chaine montagneuse du Djurdjura à plus de 1200 mètres d’altitude. Ce rassemblement des amoureux de la nature et adeptes du bivouac s’est fait au milieu d’un décor ferrique. Il est utile de préciser que cet endroit ne désemplit pas. Hiver comme été, le lac est bondé de monde. Aswel, un lieu féerique situé à quelques encablures de la station climatique Tikjda, était animé durant ce mois de novembre où chaque week-end, des centaines de familles viennent passer la journée et prendre un bol d’air frais. La nouveauté cette année, c’est l’arrivée massif de randonneurs et amateurs du bivouac qui viennent installer leurs tentes et passer la nuit. Ceci étant, même si ces bivouacs sont permis grâce aux équipements modernes tels que ces tentes imperméables et des effets vestimentaires chauds et étanches, il n’en demeure pas moins que les randonnées elles-mêmes comportent des risques sachant qu’à partir de 1000 mètres surviennent en cette période de l’année de violentes tempêtes de vent glacial semblable au mistral de la Sibérie, avec en prime une raréfaction de l’oxygène, très dangereux pour les asthmatiques et ceux ayant des maladies respiratoires. Sur les hauteurs, il y a aussi de la grêle, des pluies diluviennes, et surtout une brume opaque pouvant empêcher le randonneur de s’orienter et retrouver son chemin. C’est un climat durant lequel on s’égare facilement et où les risques d’accidents graves sont omniprésents. L’on sait aussi que les opérations de secours en haute montagne sont difficiles et périlleuses, en l’absence de moyens d’évacuation aérienne. C’est le cas du lac d’Agoulmim que le randonneur ne peut atteindre qu’après plusieurs heures de marche à pied. Ces randonnées d’hiver qui ont débuté cette année n’ont pas encore livré leurs secrets et les risques auxquels s’exposent les randonneurs qui s’y aventurent sans guides sont multiples. Dépassée une certaine hauteur, le randonneur se retrouve livré à lui-même et coupé du monde sachant que même le champ et réseaux de la téléphonie mobile sont inexistants. Pour éviter de fâcheuses surprises, il serait bénéfique que soit instaurées des lois pour réglementer ces activités qui ont explosé ces dernières années.

Oulaid Soualah.

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