L'oued Sahel pollué

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L'oued Sahel prend origine de la wilaya de Bouira pour se prolonger jusqu'à Akbou, où il forme, avec un autre affluent, le Boussellam en l'occurrence, l'oued Soummam.

Le Sahel, long d’environ 100 km, serpente en coulant via les territoires des communes limitrophes de Tazmalt, Boudjellil et Aït R’zine. Cela fait plusieurs jours qu’il est en crue et le niveau de ses eaux a sensiblement augmenté. Cependant, il y a lieu de soulever ce problème lié à sa pollution aux déchets liquides et solides. Des dépotoirs ont vu le jour depuis des années sur son lit, ici et là préludant d’une catastrophe écologique d’envergure si aucune mesure entrant dans le cadre de sa dépollution n’est prise de façon efficiente et ferme. Il est constaté depuis quelques semaines déjà la coloration anormale des eaux de cette rivière tirant vers une couleur brunâtre, synonyme d’une pollution aux sous-produits des olives. Apparemment, des huileries ne respectent pas le cahier des charges stipulant le respect de l’environnement à travers l’aménagement de bassins de décantation, afin de dépolluer les eaux chargées de margines qui sont déversées par ces unités de trituration. Les eaux dégagées par les huileries activant dans cette région de l’arrière-pays de la vallée de la Soummam sont déversées en toute quiétude et impunité par des oléifacteurs dont la protection de l’environnement et le cadet de leurs soucis. À partir des rigoles, suintent ces déchets liquides, toxiques et acides au demeurant, lesquels peuvent endommager la vie végétale et animale à fortes doses. Les margines déversées, en plus de couler sur le lit de cet oued, se déposent en couches visqueuses au fond des eaux de cette rivière, menaçant de polluer même les eaux souterraines. À son tour, le grignon, résultat de trituration des olives, est jeté sans aucun ménagement sur les berges et même le lit de ce cours d’eau qui se trouve à chaque campagne oléicole hautement pollué. Le projet de réalisation d’une station d’épuration de l’oued Sahel à Tazmalt a été renvoyé aux calendes grecques, et ce sans aucune explication. Pourtant, cette région charnière de l’arrière-pays de la vallée de la Soummam déverse de grandes quantités de déchets liquides, entre autres.

Syphax Y.

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