C’est dans une ambiance électrique que le verdict concernant les preneurs de sable et graviers de l’Oued Sebaou a été rendu. Dehors la situation a frôlé le dérapage. Les vingt-trois prévenus ont été condamnés à six mois de prison ferme, les six autres à des peines assorties de sursis. Ce fut la consternation dans les rangs des familles venues soutenir leurs proches. “Nous ne comprenons pas”, dira le père d’un condamné. “Mon fils est technicien en radio-télévision et en attente d’un emploi, il bricole de temps en temps pour se faire un peu d’argent de poche, il ne sait même pas manier la pelle, ajoutera-t-il, ce n’est quand même pas un délinquant.” Ce qui a étonné les familles, c’est que la même peine a été signifiée aussi bien à celui qui utilise un engin que le manieur de pelle occasionnel, “on aurait pu être indulgent avec ceux qui n’ont rien eu à se reprocher par le passé” ajoutera le frère d’un jeune homme mêlé à cette affaire. Les avocats des prévenus se préparent déjà à faire appel et les familles ont dix jours pour cette procédure, le pillage de sable a pris ces dernières années des proportions alarmantes en Kabylie. Aux jeunes citoyens sans emploi qui faisaient de petits prélèvements manuels s’est greffée ces dernières années une faune utilisant des engins lourds dont les dommages sont sans commune mesure avec les premiers cités ; ces engins défigurent les lits des oueds et posent un véritable problème de santé publique car en raclant la couche de sable protectrice, les polluants de toute nature arrivent directement dans les nappes phréatiques d’où est pompée l’eau consommée par les citoyens.Les parents se préparent déjà à la procédure vers la cour d’appel de Tizi Ouzou dont ils espèrent l’indulgence.
M. Amarouche