Le préscolaire cherche ses marques

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Aussi bien dans l’institution-école que dans la rue, on parle sans cesse de l’obligation et de l’officialisation de l’enseignement préscolaire à travers toutes les écoles algériennes en 2008. Le ministre de tutelle a déclaré à ce propos, au forum de la télévision, qu’effectivement il y aurait généralisation de cet enseignement en 2008/2009 mais pas d’obligation d’inscription mais qu’il arriverait le jour où s’appliquerait cette obligation. Le ministre a déclaré que, tout simplement, une place serait assurée au préscolaire pour tout enfant algérien âgé de cinq ans, à cette période, en attendant qu’elle soit tout aussi assurée pour ceux âgés de 4 ans.Mais dans l’attente unanime du préscolaire, une réalité est constatée : l’éveil de conscience de la société quant à l’utilité et à la nécessité de cet enseignement.A Akbou, le préscolaire a vu le jour comme classe pilote. D’autres écoles emboîtèrent le pas mais sur l’initiative de leurs chefs d’établissements. En un mot, tel que nous l’explique ces directeurs, ces choses sont autorisées par la DE sans être pourtant officielles.Ce qui est dommage dans l’ensemble car ainsi se dresse ce grand mur préjudiciable qu’est la non-ouverture de postes budgétaires. Ce qui contraint alors les directeurs à avoir recours à l’AIG pour l’encadrement de ces classes.A l’école Zamouche-Akli (ex-El Kheiria), sur l’initiative de la Direction de l’établissement et sur autorisation de la DE, la classe préscolaire fonctionne depuis 3 ans. Même si cette durée de vie est à ses débuts, le directeur, M. Iftiouène s’estime très satisfait des résultats enregistrés. “D’ailleurs, ces résultats tangibles sont observables et reconnus tant par les parents que par les inspecteurs. Satisfaction tout autant reconnue par l’inspecteur général alors que ce n’était qu’en janvier”, nous dit M. Iftiouène. Le préscolaire à El Kheiria est encadré par l’APC, par le biais de Souhila Daoudi. Elle a le niveau de terminale lettres mais de l’avis de son directeur, “elle n’a rien a envier aux autres enseignants : tendre, patiente, ouverte aux conseils et travailleuse, elle accomplit scrupuleusement sa tâche”, reconnaît-on à El Kheirira. Quant au contenu pédagogique enseigné au préscolaire dans cette école, le directeur explique : “Nous avons un programme spécifique. Je l’ai élaboré en tenant compte des matières littéraires et scientifiques de la 1re année. C’est-à-dire de ce que celle-ci nécessite comme assises. Ainsi, les petits apprennent à connaître les chiffres et à compter, à lire et à écrire des lettres de l’alphabet, à les assembler en syllabes, puis en mots. Est aussi prise en charge l’initiation au français. A tout cela sont adjointes des activités de loisirs et de détentes tels que colorier, mémoriser des histoires, faire de petits exercices de sport. Le fruit est savoureux : ainsi, selon les témoignages de l’enseignant de 1re année primaire (recevant ces élèves), le préscolaire a influé très positivement sur la prise en charge de la 1re année. Des acquis en écriture, en lecture et en calcul. Un grand constat observable. De bonnes habitudes de classes, même en comportemental. J’ai 34 élèves en 1re année, 2/3 lisent maintenant couramment”, nous dit cet enseignant.De là devient compréhensible et logique le souhait fervent de ce directeur de bénéficier de l’ouverture d’un poste budgétaire pour cette classe. “Avec la formation des enseignants, l’allégement des effectifs des 1res années, le préscolaire demeure l’une des conditions principales pour la réussite de la réforme scolaire”, termine M. Iftiouène.

Taos Yettou

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