’’C’est la première fois…’’

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La Dépêche de Kabylie : Que pensez-vous de l’affaire opposant le citoyen Hakim Messaoudi à un policier d’Amizour telle qu’examinée hier par le tribunal d’Amizour ?Me Salah Hanoune : Sans préjudice du verdict qui sera rendu mardi prochain, nous constatons que c’est la première fois qu’un représentant du parquet requiert une condamnation pénale à l’encontre d’un représentant de la force publique qui pensait, en tirant sur le jeune Hakim Messaoudi, jouir de l’impunité.La vigilance est néanmoins de mise, car on ne peut, sur la base d’un simple réquisitoire, préjuger d’une évolution positive dans le traitement des affaires liées aux victimes du Printemps noir par une justice qui nous a malheureusement habituée à un fonctionnement aux ordres.Si ce policier venait à être condamné, ce ne serait que le début d’une large justice qu’attendent les milliers de blessés des tragiques événements de Kabylie et dont la responsabilité politique incombe au pouvoir.

Est-il arrivé que des éléments des services de sécurité aient été jugés pour leur action lors des événements de Kabylie ?Malheureusement, il ne nous a pas été donné de constater cela lors du suivi des dossiers des victimes des événements du Printemps noir. C’est plutôt la politique de l’impunité qui est privilégiée. Grosso modo, on a assisté à des classements de plaintes par les parquetiers.Et aux ordonnances de non lieu de la part des magistrats instructeurs. Est-ce que ce procès sera le prélude au jugement des assassins ? je n’en suis pas si sûr, puisque les dossiers pataugent dans le déni de justice, conséquence d’un arbitraire d’Etat.Un seul procès ne couvrira pas cette large impunité surtout qu’il convient d’avoir présent à l’esprit une éventuelle opération ’’bouc émissaire’’.

Propos recueillis par M. Bessa

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