Fêtes, visite aux saints, foot…. et plage

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Depuis toujours, l’été est synonyme de détente, d’évasion, de repos et de vacances pour l’écrasante majorité de la société. L’adage populaire kabyle dit : “Oh ! été combien tu es beau, si seulement tu pouvais nous faire vivre”, ou “Achkik Ayaneudu lukam the sechayen aghrum”.Depuis l’antiquité, l’été est la seule période où l’on peut faire une pause, un repos obligatoire, vu qu’il n’y a pas grand-chose à faire, sous une chaleur de plomb.De nos jours, l’arrivée de l’été, reste toujours un événement, la saison de toutes les ambiances, du bonheur, du repos, des retrouvailles et de défoulement, dans la plupart des cas.Dès l’été, la société est branchée particulièrement sur l’organisation des fêtes de mariage. Tous les villages de Kabylie sortent de leur marasme, pour vivre au rythme de la fête et de la musique diffusée à hauts décibels par les D.J.“Pour ce week-end uniquement, nous sommes invités à six fêtes. Nous sommes obligés de nous départager pour tenter de répondre et honorer toutes les invitations”, disait un homme à son ami, dans un bus, un quinquagénaire assis à l’arrière du bus rétorqua : “C’est bien les fêtes, c’est synonyme d’espoir et de belle vie, malgré qu’il y en a plein, ça ne fait que du bien…”. Une femme se mêle à la discussion : “Oui c’est bien la fête, mais cela revient cher et parfois l’été est synonyme de grandes dépenses qui dépassent nos bourses”.Un jeune, parmi les voyageurs donnera son avis à son tour : “A mon avis, il faudrait consacrer bien avant, un budget spécial pour faire face à cette période exceptionnelle”, mais un autre jeune lui répond : “Il n’y a rien à consacrer, on n’arrive même pas à joindre les deux bouts du mois, comment veux-tu qu’on économise…”Le débat improvisé, reste contradictoire, mais tous les présents y adhère, à la fin, on s’est entendu pour dire que l’été, reste la saison du bonheur, du soleil, de richesse et de détente.Les fêtes, on les organise, particulièrement entre la mi-juillet et la mi-août. La programmation est vivement concentrée sur cette plage de temps, au point où l’on assiste à deux ou trois fêtes la même nuit, dans un quartier du village.La plupart des fêtes organisées, restent les mariages, mais il y a aussi les circoncisions, les fiançailles et parfois la célébration d’une réussite aux divers examens.Dans la même foulée, l’on organise de grandioses festivités de visite des saints, qu’on appelle Tseviétha ou Assensi. Ces manifestations, à caractère religieux, drainent parfois des milliers, voire des dizaine de milliers de pèlerins, dans un climat de fête, de retrouvailles et de communion.Parmi ces manifestations, l’on citera celles de “Azru N’Thour” de Aïn El Hammam, Sidi Boubekeur de Cheurfa (Tizi-Ouzou).Durant ces périodes de soleil et de longues journées, c’est la ruée vers les plages, pour se rafraichir et fuir la canicule. C’est ainsi que les deux principales stations balnéaires de Tizi-Ouzou, à savoir Tigzirt et Azzefoun, deviennent les dignes capitales de la wilaya, le temps d’une saison.L’on estime, au total, le nombre de personne se rendant sur les plages, à Tizi-Ouzou, à environ 3,5 millions.Ces dernières années, en plus des fêtes, des saints et de la plage, l’on assiste en Kabylie à la naissance d’une tradition nouvelle de détente. C’est l’organisation de tournois de football à travers les villages.Ces manifestations sportives, drainent des milliers de jeunes, et créent de véritables fêtes. Elles se sont avérées un moyen très efficace pour se défouler, soustraire les jeunes au marasme, à la monotonie et à la misère de la canicule, dont ils souffrent.Plusieurs villages, à l’exemple de Djebla (Ouaguenoun),Cheurfa (Tigzirt), Aït Saïd (Mizrana), Makouda, Larbâa Nath Irathen… ont fait du foot une tradition, au même titre que la visite aux saints, la plage et l’organisation de fêtes.

Mourad Hammami

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