Dans n’importe quelle localité de la daira de M’chedallah où l’occasion nous a été donnée de passer la nuit, les mêmes scènes se reproduisent. Dès la nuit tombée, des grappes de jeunes choisissent des coins sombres et reculés pour s’adonner à la drogue et l’alcool. Il suffirait de tendre l’oreille dès 22h passé pour juger de l’effet des pyschotrophes sur ces adolescents. De leurs bouches “surgissent” des hurlements inhumains qui donnent des frissons. Dans ces faubourgs et contrées reculés, on ne sort jamais sans un couteau, un poignard ou une barre de fer. Ce fléau qu’est la drogue, n’est plus un tabou et a tendance a être banalisé si rien n’est fait pour le juguler et le combattre surtout par des lois plus sévères et plus représsives envers les consommateurs parallèlement à des campagnes de sensibilisations et de prévention. Peut-on classer ces jeunes rongés par l’oisiveté et livrés à eux-mêmes, de délinquants ? Où sont-ils victimes d’une marginalisation ? l’inconscience des services publics aggravée par la désertion des parents ainsi que le silence coupable de ceux qui se disent notables où représentants de la société civile, chacun à sa part de responsabilité dans le drame dans lequel est plongée cette frange de la société ces enfants qui sont beaucoup plus à plaindre qu’à blâmer. Snifer ou s’offrir la cocaïne, un langage propre aux bas-fonds des grandes métropoles, a envahi nos villages et nos campagnes sans que personne ne s’inquiété. Une partie de cette importante manne financière engrangée qu’on nous exhibe à chaque sortie politique ne doit-elle pas être utilisée dans la récupération de ces naufragés par la création d’emplois, de lieux de loisirs ? Au point où sont les choses, c’est un plan Marshall de réinsertion qui doit être déclenché pour espérer récupérer ces jeunes dont la majorité sont pris entre les tenailles de l’accoutumance. Il n’est nul besoin de se presser les méninges pour deviner de quoi est capable un drogué pour s’assurer sa dose quotidienne, si ce n’est pas les objets de valeurs de ses parents qui y passent, c’est la brebis du voisin où le commerçant du coin, où la bourse d’un passant moyennement, quelques coups de couteaux, la source d’approvisionnement en drogue n’est pas à chercher loin. Le retrait de la gendarmerie et l’absence d’une brigade de BMPG au chef-lieu de la Daira sont des facteurs favorisants quand à l’expansion du commerce frauduleux en particulier la drogue. Ce fléau doit être pris au sérieux, la barre de tolérance est largement franchie, car même les établissements scolaires ne sont pas épargnés.
Omar Soualah