Isabelle Adjani remonte sur les planches à partir de vendredi soir, au Théâtre Marigny, dans la pièce Le piège de la dernière nuit pour Marie Stuart de Wolfgang Hildesheimer, un retour considéré comme l’événement de la rentrée théâtrale, après six ans d’absence sur une scène.Cultivant avec succès les figures féminines fortes, comme Camille Claudel ou la reine Margot, celle qui figure parmi les actrices françaises les plus adulées, quatre fois césarisée, revient cette fois au théâtre en reine déchue, dans une adaptation en français et une mise en scène de Didier Long.La pièce de Wolfgang Hildesheimer, auteur juif allemand émigré en 1933 en Angleterre puis en Palestine et qui fut interprète au procès de Nuremberg en 1946, évoque les deux dernières heures de la souveraine dans sa prison.Reine d’Ecosse et éphémère reine de France, Marie Stuart (1542-1587) fut décapitée sur les ordres de sa rivale Elisabeth Ière.Isabelle Adjani avait joué pour la dernière fois au théâtre une autre héroïne tragique, la Dame aux camélias de Dumas fils, un projet de Robert Hossein mis en scène au printemps 2000 par Alfredo Arias, déjà au Théâtre Marigny à Paris. En Marie Stuart, Isabelle Adjani, 51 ans, aura à peu près l’âge d’un personnage dont elle loue la dimension. »Sa grande réussite est d’être devenue légendaire avec toutes ses failles. Ce qui la rend étrangement présente, c’est plus ce qu’elle a raté que ce qu’elle a réussi. Comme Lady Diana », a-t-elle déclaré dans un entretien à l’hebdomadaire Paris Match paru jeudi.Entre l’incarnation de Marguerite Gautier – la Dame aux camélias – pour laquelle elle a obtenu une nomination aux Molières 2001, et celle de Marie Stuart, Isabelle Adjani n’est pas restée inactive au cinéma. Elle a tournée dans La Repentie de Laetitia Masson, un film à l’accueil modeste, avant d’enchaîner coup sur coup des rôles dans Adolphe de Benoît Jacquot et « Bon voyage » de Jean-Paul Rappeneau, recueillant ainsi davantage de succès. Puis Isabelle Adjani a fait une apparition humoristique de quelques minutes dans Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran de François Dupeyron. Le théâtre lui manquait. « J’adore le cinéma mais c’est vrai qu’au théâtre, il n’y a pas l’intermédiaire de l’image. Il y a un contact direct, une proximité physique immédiate, totale, impossible à ignorer, une présence sans artefact face au public », confiait-elle récemment au Figaro Magazine.