A Aïn El Hammam, le marché se tient deux fois par semaine, comme au bon vieux temps. La plupart des pères de famille s’approvisionnent donc, le mardi ou à la rigueur le samedi. En général, ce sont les jours où l’on peut faire son choix en fruits et légumes frais, suivant ses moyens. Les autres jours, vous devez vous rabattre chez les commerçants de la ville et payer la marchandise au prix affiché, toujours supérieur à celui du marché hebdomadaire. En ce premier jour de carême, la fièvre s’est emparée des prix des légumes de forte consommation. La pomme de terre, déjà chère durant tout l’été, est montée à 50 dinars alors que les haricots verts culminent à 100 dinars. A 50 DA le kilo, la carotte de piètre qualité, il faut le noter, rivalise avec les navets cédés, eux, à 65 dinars. Quant à la tomate qui ne trouvait pas preneur à 30 DA il y a quelques jours, trône aujourd’hui à 65 DA au même titre que le poivron. La viande, contrairement aux années passées, n’a pas subi d’augmentation en ce début de Ramadhan. Il faut reconnaître qu’à 580 dinars, elle a atteint le sommet et plus personne n’ose parler de hausse.Au chapitre des fruits qui semblent se stabiliser, c’est plutôt la belle datte, très prisée en cette période, qui fait faux bond. Aucun des commerces que nous avons visités ne propose de dattes de qualité, en dehors de celles conditionnées en boîtes de 500 grammes. Par ailleurs, de nombreuses ménagères seront contraintes de cuisiner leur chorba sans le bel arôme de coriandre, car le peu qui a été proposé à la vente est très vite vendu. Tous les produits semblent touchés par cette effervescence mais, gageons que ce ne sera pas pour longtemps. Par expérience, nous savons que cette fièvre ne durera pas plus d’une semaine. Une fois les ventres rassasiés, les consommateurs réfléchiront à deux fois, avant de se permettre des folies. Ce ne sera alors que partie remise, en attendant l’Aïd.
Nacer B.