Tafunast Igujilen

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Dans notre édition écoulée, nous vous avons promis chers lecteurs, de lire pour vous le célèbre conte “Tafunast igujilen”, “La vache des orphelins”, qui est un contre du patrimoine oral, réécrit par plusieurs générations d’écrivains kabyles.Il s’agit de Mouloud Feraoun, qui avait publié ce conte dans la revue “Algérie” n°30 de janvier, février 1953 de même conte a été réécrit aussi par Fadhma Nath Mensour, et plus récemment par Amar Mezdad au début des années 80.L’originalité de l’acte d’écriture de ce conte, n’est pas par conséquent dans l’écriture elle même. L’originalité de l’acte d’écriture de ce conte, n’est pas par conséquent dans l’écriture elle-même. L’originalité réside dans l’essai de la mise en vers du conte, parfaitement réussi par le jeune poète Ferhouh Khaled.Donc parler de la translation de l’oralité vers le scriptuaire de ce conte n’est pas une nouveauté. Le contre est résumé, sur une longueur de 09 strophes régulières de 12 vers chacune.La versification à l’intérieur des strophes est aussi régulière et sort du schéma prosodique traditionnel (le style AAB) dans lequel verse la plupart de nos poètes anciens et contemporains.Ici la prosodie répond à un schéma original qui est une forme d’écriture savante.les 10 première rimes de la fin de chaque vers sont croisées, les 2 dernières étant des rimes suivies. Le même procédé de versification a été ainsi scrupuleusement respecté, et ce jusqu’à la fin du résumé du conte mis en vers.La chute du poème se termine, sous forme d’épilogue “rituel” qui termine toutes les narrations.Tamacahutt d ttaggara-sNekka-tt-id s teqbayhtTarwa L-Legvaf slan-asS Talwit ar timlilitUccen d uweten i twafa-sNecca awin-is neghdel-ittafunast igujilenimawlan-is de “bch flen.Ceci pour le résumé. Le corps du texte du contre est quant à lui, long trop long, reparti sur un ensemble de 8 chapitres, et plus de 200 strophes irrégulièrement reparties. Cette manière d’écrire ne facilite évidemment pas la lecture.Le propre de la poésie n’est elle pas d’être aussi clairvoyante que précise moyennant le moins de vers possible ?Plus le poème est long, moins il a des chances d’être lu. Il nous arrive à l’occasion des festivals de poésie, d’écouter de long poèmes qui ont fini par exaspérer le public, membre du jury et aussi le poète déclameur lui même.D’ailleurs dans ce cas de figure, on parle beaucoup plus de versification que de poésie.Nos anciens le disent si bien :“Mit swezled asefru ad yefru” à traduire par “ abrégés le poème pour le rendre clair”. Plus loin de nous, plus exactement au Japon, il existe un genre de poésie, le plus court, mais aussi le plus concis qui soit. Il s’agit du célèbre haïku, qui vous résume en 17 syllabes exactement (pas une de plus, pas une de moins) l’équivalent d’un long et fastidieux poème le livre co-signé par les 2 auteurs, se termine par une page de proverbes, dont les termes clés sont : la vache, l’orphelin. Une autre page est consacrée aux devinettes avec leurs solutions, qui ne sortent pas du thème de la vache.La dernière page est réservée à l’Amawal (lexique), qui reprend un certain nombre de mots utilisé dans l’écriture du conte versifié.

M. Ouaneche

Ferhouh KhaledHacid Sadi“Ilasel itabaa la selTafunast igujilen”,publié par le HCACollection “Idlisen negh”, 2004.

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