L’avenue principale de Dellys, 63 km à l’est de Boumerdès, était hier en effervescence. Près de 3000 personnes s’y sont rassemblées en milieu de journée pour réclamer notamment l’ordre et la sécurité.
C’est l’expression de la colère des habitants du village rural d’Afir, suite à l’assassinat deux jours auparavant d’un jeune de cette localité Karim Toubal, au chef-lieu de la circonscription.
Circonstances du drame : “Le jeune enfant de notre douar, âgé de 30 ans, a été poignardé par un délinquant lundi dernier vers 15h30, au quartier La Djenna (les jardins) de Dellys au moment où il intervenait pour mettre fin à une rixe”, on explique encore que la victime voulait sauver l’un de ses camarades des griffes d’un individu qui le rouait de coups. Elle (la victime) reçut soudainement un coup de poignard au thorax. Elle succombera peu après à ses blessures sur son lit d’hôpital, a-t-on indiqué.
Durant plusieurs heures, les manifestants se sont attroupés hier face au tribunal de Dellys. La circulation y était pratiquement bloquée.
Mouvement pacifique. Mais à intervalles réguliers des bruits sourds montaient puis s’élançaient comme des cris. L’arrivée du président d’APC n’a point permis, a-t-on signalé, de calmer la colère des protestataires. On exigeait la présence du wali pour l’interpeller directement. “Si l’insécurité ronge la ville de Dellys, c’est à cause de la quasi-absence de l’autorité”, a-t-on témoigné. Le chômage, l’absence de perspectives dans ces quartiers ou douars de l’ex-Ruisucurus sape le moral des citoyens. On assiste explique-t-on à une augmentation du nombre de drogués, de délinquants dans cette ville côtière jadis réputée calme.
Les gens d’Afir et une bonne partie des habitants de Dellys semblaient s’entendre hier sur une plate-forme de revendications à caractère social… Et ils attendaient encore en fin d’après-midi l’arrivée des responsables de la wilaya..
Salim Haddou