Pourquoi fermer l’agence postale ?

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Depuis 1947, l’agence postale située à Akerrou, baptisée du nom du chahid Begriche Boudjemaâ tombé au champ d’honneur à la fleur de l’âge, durant la célèbre bataille d’Izemouren, a satisfait tous les usagers de toute la région d’Aït Khellili, suite à la création des agences postales desservant les autres villages. Son champ d’activité a été restreint aux seuls villages de Akerrou, Hedjadj, Meghelra et Ath Dih. Cela a toujours donné satisfaction à tout le monde et personne n’a trouvé à redire. Début 2005, une décision plus que surprenante a été “prise”, celle de transférer l’agence située à Akerrou et sa prise en charge par la recette sise à Agoulmime, où se situe le chef-lieu de la commune d’Aït Khellili ; décision que tous les usagers dénoncent, particulièrement les vieilles personnes (retraités, veuves de chahid et handicapés) qui sont astreintes, de ce fait, à effectuer des déplacements en dépit de la conjoncture, de leur âge et de leur état de santé. Le comité du village a écrit à toutes les instances concernées. Il a fait toutes les démarches nécessaires afin de conserver le bénéfice de cette recette, soit auprès des autorités locales, soit auprès des autorités de wilaya et même auprès de la direction régionale des PTT.

La seule raison invoquée étant que cette recette ne répond pas aux normes. La seule proposition serait d’en réaliser une autre, soins pris en charge par le village qui offrira l’assiette de terrain adéquate. Le comité s’est résolu à prendre cette éventualité en charge, de même que la Direction des PTT a avancé l’éventualité de la réfection de cette recette et sa sécurisation (la recette ayant été dévalisée dernièrement), travaux que les services communaux ne peuvent prendre en charge sans avoir préparé le dossier en bonne et due forme et bien sûr, la recette demeurerait portes fermées entre-temps, sans précision sur la date de réouverture, avec tous les inconvénients que cela crée ! si un vol est commis dans cette poste, cela ne peut être la raison de sa fermeture, autrement dit, il faudrait alors fermer tous les bureaux de poste ayant fait l’objet d’un vol à travers le territoire national ! Et cela ne ferait qu’éloigner l’administration des administrés au lieu de les rapprocher. Une équipe a même été dépêchée pour “arracher les enseignes”, que le comité de village a repris, se promettant de les sceller dans les plus brefs délais sur les murs de la poste dont les portes seraient rouvertes. Aujourd’hui, les citoyens, tributaires des prestations de services de cette recette, s’interrogent sur le bien-fondé de cette décision de fermeture, et surtout sur les raisons qui ont déterminé cette décision et se déclarent mobilisés et déterminés à “conserver le bénéfice” de l’existence de “leur recette” dans leur village. Le sacrifice du terrain ayant été assumé, les villageois demandent à ce que cette recette continue d’assurer son service en attendant qu’une autre construction surgisse du sol.

Sofiane Mecherri

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