Le FLN en crise à Tizi Ouzou

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Le report de la réunion prévue la semaine dernière par le FLN à Tizi Ouzou n’est pas dû à une quelconque défaillance technique, mais plutôt au fait que le parti de Abdelaziz Belkhadem est politiquement mal en point.

Plusieurs clans ont en effet affûté leurs armes pour s’imposer et se présenter aux sénatoriales du 28 décembre ou, à défaut, affaiblir le parti pour que, par ricochet, caution politique soit apportée à un autre parti.

C’est dire que les rangs du FLN à Tizi Ouzou sont dans un état de déliquescence et qu’une sérieuse déconfiture ronge le parti majoritaire du pays. Le retard accusé pour l’installation des mouhafadha à l’échelle nationale illustre bien l’impasse dans laquelle s’est embourbé le parti, les cadres désignés par la direction nationale pour piloter l’opération de renouvellement des mouhafadha ayant dévié totalement des directives du secrétaire général, et se sont adonnés à leur propre vision des choses, qui cachent mal des soubassements politiques. Sinon comment expliquer que des députés à Tizi Ouzou se soient présentés au vote pour l’élection du mouhafadh, alors que plus de cinq parmi eux font partie du bureau de cette mouhafadha ?

C’est ce qui a fait dire à Belkhadem que la mouhafadha de Tizi Ouzou est plus un groupe parlementaire qu’autre chose.

Les députés en question, auxquels fait allusion le SG du FLN, sont issus du scrutin de 2002, lorsque le FLN avait à ses commandes Ali Benflis.

A présent, à Tizi-Ouzou comme ailleurs, la contradiction politique au sein du FLN s’aiguise davantage entre les partisans de l’actuel patron du parti et ceux de son prédesseur. Les échéances électorales de 2007 font bouillonner la “cocotte” politique du FLN à l’intérieur du parti et vis-à-vis du paysage politique national où il veut contre vents et marées garder son statut de parti majoritaire. C’est à travers toute cette ambiance que se tiendra encore une fois la réunion des élus (APW-APC) au nombre de 136 à l’INTHT de Tizi-Ouzou, en présence de Ali Seddiki, superviseur de la wilaya de Tizi-Ouzou pour le FLN et de Abdelkader Bounekraf, membre de l’exécutif national. Le FLN de Tizi-Ouzou, après avoir connu la lune de miel lors des élections partielles où plus de 136 sièges ont été glanés, 10 APC et 11 élus à l’APW, un palmarès inespéré, s’enlise dans une crise aiguë à l’approche des sénatoriales du 28 décembre.

Toutes les voies sont ouvertes aux candidatures et on croit savoir que, cette fois-ci, c’est carrément la ruée vers l’or, puisque l’on attend à plus d’une dizaine de postulants. Lors des dernières élections sénatoriales, où un siège est revenu au FLN, le parti de Belkhadem a raté de justesse le second poste de sénateur avec 185 voix contre 195. cet échec est imputé à certains cadres du parti qui auraient transgressé la discipline partisane et porté leur dévolu sur le candidat rival du RCD.

Le même scénario risque de se rééditer, avec la déchirure gravissime dans ses rangs et l’absence de cohésion organique. Tout cela expose donc le FLN à un échec par anticipation et prépare le lit de la victoire à ceux-là mêmes qui ont traité les élus du FLN de tous les noms d’oiseaux.

Les 136 élus du parti qui seront en conclave demain seront face à une situation inédite, sans clairvoyance politique suffisante, d’où le risque de dérapage dans le choix de candidature. Une chose est sûre : des élus gardent le suspense jusqu’à l’ultime moment, et leur candidature pourrait servir à un consensus général pour ce premier round de primaires, en attendant de voir de quoi accouchera le 28 courant le scrutin des sénatoriales, où trois partis seront en course : le FLN, le RND et le RCD, face à la vacance inexpliquée du FFS alors que ceparti est majoritaire dans la région.

Khaled Zahem

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