Les non-voyants toujours marginalisés

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l Au lieu du sit-in devant le siège de la wilaya, prévu initialement hier matin par l’Union de wilaya des non-voyants de Bouira, les adhérents de cette structure ont préféré convier la presse locale pour faire entendre leurs revendications à la veille de la journée mondiale des personnes handicapées. Des revendications qui avaient été rapportées par une délégation de non voyants en juin dernier auprès du ministre de la Solidarité mais qui n’ont toujours pas trouvé d’oreilles attentives. Parmi les principales préoccupations des non-voyants, leur statut d’handicapés qui ne reflète pas les besoins réels et financiers d’un infirme dépendant en permanence d’une tierce personne. Egalement exigée, la revalorisation des pensions mensuelles fixée actuellement à 1000 DA, selon la loi 03-45 de janvier 2003. A ce propos, les non-voyants estiment qu’il s’agit d’une insulte à leur encontre car comme ils le disent si bien ‘’Que faire de mille dinars par mois ?’’ Pour cela l’union de wilaya veut que cette pension soit revalorisé pour atteindre les 3000 Da/mois. Toujours figurant dans la plate-forme de revendications, l’application de la loi 27 de 2002 stipulant qu’1% de la masse salariale d’une entreprise étatique doit être recruté parmi les handicapés. Les non voyants insistent pour que cette loi soit appliquée et qu’en plus, ce pourcentage soit augmenté à 5 % en y incluant un tiers de non voyants comme pour les postes de standardistes. On apprendra également que sur les 2 080 non-voyants recensés à travers le territoire de la wilaya de Bouira près de 60% d’entre eux possèdent des diplômes dans différentes filières. Des diplômes qui ne servent à rien si l’Etat ne recrute pas parmi les non-voyants dira en substance un aveugle que nous avons rencontré sur place. Pour justement leur éviter de longs et difficiles trajets afin d’obtenir un diplôme, les non-voyants de la wilaya de Bouira implorent les autorités concernées pour qu’une école adaptée aux besoins des jeunes aveugles soit implantée dans leur wilaya. ‘’Les jeunes non-voyants se déplacent à Bordj Ménaiel ou à El Achour (Alger) pour suivre des cours, c’est trop loin et trop dur. Ce qui n’est pas pour encourager ni les enfants ni leurs parents qui abandonnent tout espoir de réussite.’’ D’autres points concernant le droit et l’accessibilité aux logements ont été abordé tout en mettant en exergue le fait que les non-voyants ne sont pas représentés au niveau des commissions de wilayas chargées de la répartition des logements sociaux. Une pléiade d’autres discriminations est citée par les non-voyants qui espèrent que cette fois-ci, leurs réclamations ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd.

Hafidh B.

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