C’est à l’âge de 49 ans que Salah Boukrif, démocrate impénitent originaire de la région de M’chedellah, a été ravi aux siens, avant-hier à Alger. La triste nouvelle a vite fait le tour des hameaux pour dépasser les frontières de la wilaya où l’homme compte beaucoup de compagnons de combat qui seront à l’origine de ce que l’on appellera plus tard les avènements du Printemps berbère. Sa détermination pour faire aboutir à la revendication identitaire le conduira tout droit dans les geôles d’un pouvoir répressif. Il partagera l’espace carcéral de Berrouaghia avec 23 autres militants, dont Mustapha Bacha, Ferhat M’henni, Saïd Sadi, Abbout Arezki, Saïd Khellil…Avec l’avènement du multipartisme et un parcours fructueux dans le MCB, le défunt, comme beaucoup de militants de sa génération, à la recherche d’un cadre structuré, rejoindra le FFS où il fera ses premières classes politiques. En 1996, il ralliera le RCD où il occupera plusieurs postes au niveau du secrétariat national. Sous les couleurs de son nouveau parti, il sera élu en 1997 à l’assemblée populaire de la wilaya d’Alger.De tout ce parcours, les personnes qui le connaissent garderont de lui l’image d’un homme modeste, à l’écoute, non bruyant et, surtout, déterminé.Hier, à son enterrement, des cadres de son parti, d’anciens compagnons de lutte étaient venus lui rendre un dernier hommage. Parmi les figures présentes au cimetière d’Ath Ibrahim, et en plus de nombreux anonymes se trouvaient d’anciens détenus d’avril 1980, des militants de la cause berbère et des cadres du RCD.Une délégation de l’UDR, conduite par Tahar Abbas, fédéral de Bouira et M’barek Baïliche, membre du bureau national, s’est recueillie devant la dépouille de Salah Boukrif, avant de présenter les condoléances des militants du parti et de son secrétaire général au père, frères et aux cousins du défunt.
T. O. A.
