Le grabataire et l’indispensable traitement de cheval

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Selon Abdelhamid Boudaoud, architecte,  » la notion de ville n’existe pas » et d’ajouter :  » Nous n’avons pas des citoyens, nous avons des habitants. Un citoyen a des droits et des devoirs envers sa propre ville « . L’architecte signale que  » dans les années 60, nous avions 66 villes et aujourd’hui, nous en avons 674 « . Cependant, il tient à assurer qu’aucune de ces villes ne porte bien son nom. Le problème qui se pose d’après lui, c’est « qu’en 2007, nous ne distinguons toujours pas l’habitat du logement « . Pour s’expliquer, il dira que le logement est un abri, par contre l’habitat c’est un tout. Dans cette perspective, il fait savoir que l’Algerie ne vit pas une crise de logement, c’est plutôt une mauvaise gestion dont l’origine remonte aux années 70.

Devant l’anarchie et les atteintes à l’esthétique qui caractérisent le tissu urbain algérien, le citoyen ne se demande pas si la loi est respectée mais, si elle existe. La réponse est oui. C’est la loi n°06-06 relative à l’orientation de la ville, adoptée en décembre 2006. Dans la quintessence de celle-ci, dorénavant, il ne sera plus admis de failles aux normes nationales et internationales dans l’architecture des villes. Autre aspect relevé par Abderrachid Boukezaza, ministre délégué chargé de la Ville, celui des services publics défaillants, voire inexistants. Il s’agit, entre autres, de la collecte des déchets, le nettoyage, l’entretien des réseaux d’eau et d’assainissement, la voirie, l’éclairage public, le contrôle des règles d’urbanisme, la sauvegarde des sites et la préservation des éléments du patrimoine.

A propos du nouveau code de la ville, il estimera qu’il s’agit de nouveaux mécanismes qui doivent réguler le réseau urbanistique algérien, tel le Système d’information géographique (SIG) qui vise à contrôler la ville à travers les images satellites qui seront prises et transmises régulièrement aux autorités locales et à la société civile.  » Cet instrument moderne permettra aux acteurs actifs (responsables et citoyens) de s’informer de toutes les données concernant leurs cités et villes », a-t-il indiqué. D’après lui, cet instrument implique le citoyen dans la gestion de sa ville. Ainsi, le nouveau code créera des mécanismes qui l’inciteront à participer au développement de sa ville. « Il est inconcevable d’admettre que l’Etat débloque un budget conséquent pour lancer des projets au profit de la population et que celle-là lui tourne le dos », se désole-t-il. Dans ce registre, le ministre délégué chargé de la Ville parle de 2 000 cités qui ont été réaménagées dans le cadre de l’assainissement des villes. Pour l’avenir, le représentant du gouvernement s’est montré optimiste. « Certes, nos villes ont beaucoup de problèmes, mais nous sommes optimistes dans la mesure où ils disparaîtront avec l’application du nouveau code ». Aussi, le nouveau code prévoit, selon le même responsable, l’introduction du Schéma de cohérence urbaine (SCU) qui touchera les grandes métropoles, à savoir Alger, Oran, Annaba et Constantine. Ainsi, « des masters-plans ont été faits », a-t-il avancé et une agence urbaine sera installée à cet effet. Outre cela, le département de Boukerzaza envisage la création d’observatoires au niveau de chaque ville pour veiller au contrôle des normes de l’urbanisme.

Par ailleurs, il est à signaler qu’un numéro vert, le 15 60, dont le serveur a été installé au niveau du ministère chargé de la Ville, permettra aux citoyens de contacter gratuitement un centre d’écoute chargé d’enregistrer les doléances et propositions des citoyens sur  » la gestion de la ville  »

Nabila Belbachir

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