Dix ans de prison ferme. Tel est le verdict prononcé hier par la cour pénale de Bouira à l’encontre du dénommé Abdelkader I., un terroriste originaire de la localité de Aomar. Pour rappel, ce même individu avait été jugé lundi matin par un autre juré et a écopé d’une peine de 20 ans de réclusion criminelle (voir notre édition du mardi 19 mai 2009). Lors du premier procès, Abdelkader I., dont les avocats ont mis l’accent sur sa reddition et sa coopération des mois durant avec les services de sécurité, avait été reconnu coupable pour les chefs d’inculpation de “détention des munitions et d’armes de guerre, vols avec préméditation, appartenance à un groupe terroriste et participation à des actes de sabotage de biens économiques”.
Hier, il a comparu de nouveau devant la cour pour le principal chef d’inculpation de “création d’un groupe terroriste”. Lors de son audition par le juge et le procureur, il maintiendra pratiquement la même version des faits que celle donnée lundi dernier. Il dira avoir participé à un faux barrage dressé sur la route de Draâ El Mizan sans pour autant être impliqué dans le racket des automobilistes et le meurtre d’un militaire. De même pour l’opération du sabotage du pipeline traversant la localité de Aomar au sujet de laquelle il dira avoir assisté de loin.
A la question de savoir s’il avait enrôlé un dénommé Mourad S. A., il répondra par un niet tout en affirmant qu’ils avaient rejoint le maquis durant la même période. Le dénommé Mourad S. A., un détenu qui purge actuellement une peine de 5 ans de prison, sera à son tour appelé à la barre. Ce témoin, jugé l’an dernier pour ses activités terroristes, a reconnu avoir connu l’accusé avant et durant son séjour de 5 mois au maquis, mais a nié avoir été enrôlé par celui-ci. Il sera vite interpellé par le juge à propos des aveux qu’il avait faits lors de ces différentes auditions. Mourad S. A. aurait déclaré avoir été incité par Abdelkader I. pour rejoindre les groupes terroristes.
Le représentant du ministère public, qui prendra la parole juste après, requerra la perpétuité à l’encontre de Abdelkader I. Lors de la plaidoirie, les deux avocats de la défense qui se sont relayés à la barre expliqueront aux membres du juré que leur client avait été déjà jugé et condamné lundi. Pour eux, une personne ne peut être jugée deux fois. Après les délibérations, l’accusé sera condamné à une peine de 10 ans de prison ferme.
Djamel. M