l Ses poèmes sont un hymne à la création artistique. Son imagination intarissable s’invente les plus lointains horizons. C’est un créateur très singulier.
John Whittier est un poète nord américain. Né à Haver Hill (Massachusetts) le 17 décembre 1807, mort à Hampton Fallez (New Hampshire) le 7 septembre 1892. Fils de fermier, il avait quinze ans lorsque la lecture de Burns lui donna le désir d’écrire. Il entreprit dès lors de se cultiver en lisant tout ce qui lui tombait sous la main mais ce surmenage, joint aux pénibles travaux de la ferme, lui valut une attaque qui le laissa à demi-invalide à dix-sept ans. L’un de ses poèmes, envoyé par sa soeur au New bury port Free Press fit une telle impression sur W. Garrison, directeur de cette publication, que celui-ci non seulement fit paraître le poème, mais se déplaça pour faire la connaissance de son auteur. Ce fut le début de la réussite et, après avoir collaboré à divers autres journaux, Whittier fut appelé à diriger l’American Manufacturer de Boston. Il avait vingt-deux ans. Mais, en 1830, la mort de son père l’amena à renoncer à son poste pour aller s’occuper des terres qu’il venait d’hériter. Il se démit cependant très vite de cette occupation, et accepta la direction de la New England Weekly Review de Hartford. Durant un an et demi il y fit paraître récits, essais, poèmes et controverses, qui marquent l’un des moments les plus actifs de sa production. Une crise sentimentale provoquée par le mariage de sa cousine Mary Emerson Smith, qu’il aimait depuis son enfance, lui inspira quelques-uns de ses plus beaux poèmes tout en accentuant le côté sombre de son caractère. Il se jeta dans la lutte politique et devint l’un des champions de l’abolitionnisme en publiant, en 1832, son fameux pamphlet Justice et expédients. Il vendit sa ferme en 1836, s’installa à Amesbury et dirigea, de 1838 à 1840, le Pennsylvanien Freeman. La maladie l’obligea alors à interrompre ses activités pendant quatre ans, mais il reprit la lutte dès 1845 et dirigea simultanément le Middlesex Standard et l’organe anti-esclavagiste intitulé Essex Transcript. A partir de 1847, il devint correspondant du National Era de Washington, où devaient paraître la majorité de ses articles et de ses poèmes d’après 1860. Tous ces travaux ne l’empêchèrent pas de publier en moyenne un recueil par an et de devenir l’un des fondateurs du Parti républicain. Ce n’est qu’après la guerre de Sécession qu’il abandonna peu à peu la politique et mena une vie de plus en plus retirée tandis que sa renommée allait croissant. Aucun poète américain, à l’exception peut-être de Longfellow, n’a connu pareille gloire. Son soixante-dixième anniversaire fut l’occasion de fêtes nationales; ses admirateurs assiégeaient sa maison; les universités lui décernaient titres sur titres. Il faisait figure de héros et aimait se considérer comme « le poète de la liberté humaine ». On ne le lit plus aujourd’hui comme avant, car son style est conventionnel jusqu’à la banalité, mais il fait véritablement partie de l’histoire des États-Unis. Parmi la cinquantaine de recueils qu’il a publiés il convient de mentionner : Megone (1836), Poèmes écrits pendant le progrès de la question de l’abolition de l’esclavage aux États-Unis (1838), Lais de chez moi (1843), Voix de la liberté (1846), Chants de travail, Ballades du pays, poèmes et chansons (1860), Le Pèlerin de Pennsylvanie (1872), La Vision d’Echarde (1872), Chants de trois siècles (1876)…
Yasmine Chérifi
