Depuis le départ de son imam, il y a 15 jours, la mosquée du village Assif Assemadh se retrouve livrée à elle-même. Cette mosquée est implantée dans le village le plus reculé de la commune de M’chedallah, loin des regards “indiscrets et dérangeants”. On s’interroge sur la manière dont sont gérés ces lieux de culte en particulier ceux situés en zones rurales dans des “coins perdus”, telle celle relatée. Est-ce vraiment le moment de laisser cette mosquée sans imam ? Une mosquée fréquentée en grande majorité par des jeunes âgés entre 15 et 25 ans, qui affluent en force, particulièrement pour les prières du soir (El Icha et El Maghreb). En l’absence d’un imam auquel incombe la responsabilité de tout ce qui concerne la mosquée qui peut dire ce qui se passe dans cette mosquée isolée ? A qui doit-on demander des comptes en cas de dérapages ? La région de M’chedallah étant loin d’être sécurisée— bien au contraire—,il n’est pas exagéré de dire que la peur se réinstalle de nouveau et que la terreur commence à reprendre de l’ampleur, amplifiée par des rumeurs de “bouche à oreille”. Les derniers attentats en séries de Tizi Ouzou et Boumerdès ont coupé court au discours rassurant des officiels. Pour rappel, le village Assif Assemadh (Oued El Bared) est l’un des rares villages de la daïra de M’chedallah qui n’a bénéficié d’aucun détachement des corps de sécurité. Une bourgade bordée au nord par une forêt dense et au sud par le lit de l’Oued Sahel où l’insécurité s’installe dès la nuit tombée. Laisser cette mosquée à la portée du premier venu serait une erreur qui pourrait aboutir à des conséquences que l’on connaît fort bien.
En conséquence, les services religieux et les autorités locales doivent remédier rapidement à cet état de faits. Le caractère urgent que revêt le cas de cette mosquée est à souligner : une urgence justifiée par le lieu d’implantation de ce lieu de culte isolé et proche de la forêt.
A. O.
