Les pouvoirs publics ont-ils construit des villes dignes de cet appellation ? Le citoyen a-t-il respecté sa ville en la protégeant ?
Ces interrogations comme beaucoup d’autres s’infiltrent à l’esprit de tout un chacun lorsque nous abordons des discussions sur la ville, surtout en cette période où la Journée nationale de la ville a été célébrée récemment
(20 février).
Nombreux sont ceux qui ignorent l’importance que joue la ville dans la sauvegarde du patrimoine populaire dans la conception d’un rythme de vie adéquat et conforme aux traditions et mentalités des citoyens. Mais, hélas, nos villes se ruralisent de plus en plus en raison de l’absence d’une stratégie architecturale efficace et précise.
A El Esnam, comme dans beaucoup d’autre villes en Algérie, le mot “ville” n’est utilisé que pour distinguer la zone urbaine de la campagne car, la ville est loin d’être rapprochée des normes requises ; d’abord sur le plan architectural on constate que le cachet esthétique se fait désirer, les bâtisses n’attirent pas les regards et n’offrent aucun plaisir à la vue du public. Sur le plan organisationnel, rien ne fait réjouir l’esprit, chacun n’en fait qu’à sa guise. La prolifération des constructions anarchiques, l’installation des baraques de façon illicite, ici et là, et autres vendeurs de légumes et fruits qui ne veulent toujours pas déplacer et libérer de fait la place publique de la ville.
Tout cela, qui n’est pas sans souiller l’image de la localité, y était sans que des sanctions répressives soient prises à l’égard des auteurs de la désorganisation. Quant au volet infrastructure, la localité se distingue par l’insuffisance, voire l’inexistence, d’infrastructures socio-culturelles et sportives, ce qui a poussé un grand nombre de jeunes à devenir les fléaux de la société.
Dans le même contexte, s’ajoute l’inexistence de lieux de détentes notamment pour les vieux, et le manque d’espaces verts et de divertissement pour les enfants qui font défaut dans les quartiers.
Après ce constat, nous concluons que la ville subit des actes de violence de toutes les couleurs. Tout cela fait que l’individu a perdu la culture de la citoyenneté et se sent plus un habitant dans une ville qu’un citoyen.
M. Ali