La pluie, qui tombe depuis mercredi passé, a créé un imbroglio dans toute la région de Mekla. Un constat se dégage de cela : le réseau d’assainissement n’a pas dû faire l’objet d’une étude prévisionnelle et tenir compte des considérations géographiques, sachant pertinemment bien que le regroupement des eaux pluviales et ménagères créeraient certainement une situation identique à celle vécue dans la capitale à Bab El Oued. En effet, l’assainissement dont les travaux viennent à peine d’être achevés, a mis à nu certaines failles qui n’auraient certainement pas échappé à une étude approfondie des lieux. Beaucoup de buses ont été “découvertes” dans le sous-sol, vestiges d’anciens réseaux dont on aurait dû chercher à connaître “l’état” pour leur élimination ou leur utilisation. Le sous-sol de Mekla grouille de conduites anciennes actives ou inactives, nul ne peut le savoir, faute de plans détaillés des réseaux anciens, chaque équipe faisant son travail, s’en allant, sans laisser de documents de référence pour les archives de la commune. Comment s’y reconnaître entre les conduites d’eau potable et celles du gaz de ville, celles des câbles du téléphone et tout le circuit qui grouille dans ce sous-sol ? C’est ainsi que les avaloirs ne peuvent plus “avaler”, vu qu’ils se sont retrouvés bouchés, les eaux ayant charrié tous les détritus qui encombraient les chaussées et les trottoirs, et le nouveau tapis a tout d’un oued asséché après une crue. Et c’est ainsi que des affaissements se produisent, dont l’un a ouvert en pleine chaussée, sa “gueule béante”, large de plus d’un mètre et longue de plus de dix, laissant à nu les deux regards limitrophes, juste à quelques mètres du commissariat de police à l’entrée de la ville. Il semble que cet affaissement serait dû à une ancienne conduite d’évacuation non reliée au réseau qui aurait “emporté” tout sur son passage, se créant une évacuation à travers les méandres du sous-sol de Mekla, entre des regards qui fonctionnent parfaitement. Un autre affaissement vient de se produire près de la station de fourgons, trou béant dont les eaux disparaissent sans laisser de traces dans un sol ou le remblai brille par sa permeabilité. Et comme de l’autre côte de la chaussée, il semble qu’une rivière a pris naissance, il faut s’attendre à une aggravation de cette “fosse” située à côté de la centrale électrique. Les services techniques et les autorités communales sont à pied-d’œuvre pour pallier tout risque, constatant et installant des repères pour protéger les citoyens, là où un risque apparaît. Et, si l’on considère que le réseau d’évacuation des eaux usées prend sa source sur les hauteurs de Mekla, à partir du CEM Si Abdellah, qu’il recueille toutes les eaux et se prolonge en aval à travers la ville de Mekla, l’on s’apercevra aussitôt que le débit, lors des grandes pluies, doit se transformer en torrent impétueux, sans respect ni des plans ni des inclinaisons ! Et la pluie continue de tomber, tandis que, en aval, sur la route menant vers Chaib, les automobilistes ont dû patienter longtemps pour permettre aux bulldozers d’ouvrir un passage parmi les détritus qui encombraient la route. Ces détritus ne viennent pas de loin, ils ont été charriés par les eaux depuis la décharge de Chiva (à la sortie de Mekla) et, la pluie aidant, ils “squattent” le CW 150 en attendant qu’une solution soit trouvée pour cette décharge qui a toujours fait des siennes à la moindre pluie importante.
Ainsi, si en amont, une étude avait dégagé un plan d’évacuation des eaux de part et d’autre de Mekla, en évitant le centre-ville, et si, en aval, une solution définitive avait été trouvée pour la décharge dont tout le monde se plaint, Mekla serait un “paradis” non seulement durant les jours ensoleillés mais aussi pendant les journées pluvieuses.
Pour l’heure, il faudra bien faire attention où mettre les pieds (les bottes sont de rigueur avec des sachets en plastique à l’intérieur) puisque le sol n’avertit jamais du moment où il va s’enfoncer dans un sous-sol qui a tout d’un camembert conjugué à du gruyère.
Sofiane Mecherri