Mouvement de protestation au campus Ouest de l’université M’hamed Bougara de Boumerdès. La section féminine du bureau départemental de l’union générale des étudiants algériens (U.G.E.A) a procédé au début de cette semaine à la fermeture de l’administration de la résidence universitaire située au quartier des 800 logements du chef-lieu de wilaya.
“Nous avons recouru à cette action pour protester tout d’abord contre les pressions et intimidations émanant de la directrice de cette cité”, ont expliqué hier de nombreuses étudiantes affiliées à l’organisation précitée. Aux dernier dires des mêmes protestataires, cette responsable a quasiment empêché, la veille du week-end une exposition sur la vie et l’œuvre de Mouloud Feraoun. “Non seulement, elle ne nous a fourni aucune assistance pour l’organisation de cette activité à caractère culturelle, mais plus grave, elle nous a traités de sectaristes après avoir instruit ses agents de faire cesser la diffusion des chansons de Matoub Lounès”, rapportent encore les protestataires.
Et ce fut la goutte qui a fait déborder le vase. Les adhérentes à l’UGEA bloquent, alors, l’accès à l’administration et interpellent le ministre de l’Enseignement superieur par le biais d’une pétition accompagnée de 450 signatures. Le contenu de la missive fait état de la dégradation du cadre de vie dans la dite-cité. On s’entasse à cinq ou six dans les chambres prévue pour en accueillir quatre au maximum, a-t-on signalé. Et l’on déplore dans la foulée le manque d’hygiène dans les pavillons, l’absence d’entretien du site avec comme exemple “le remplacement des vitres cassées par des morceaux de nylon”.
Faisant fi des instructions du responsable départemental des œuvres universitaires, l’administration de notre cité n’assure, là, en matière de restauration a-t-on encore déploré, ni la qualité ni la quantité de rations alimentaires.
Se déclarant en grève illimitée jusqu’à l’amorce d’un dialogue avec les responsables concernés pour faire valoir leurs droits – les protestataires s’apesantissent (aussi) sur le manque criant de moyens facilitant l’organisation d’activités culturelles et sportives. La salle informatique ou le foyer ne sont pas suffisamment équipés. On signale également que l’ambulance de l’infirmerie – elle même souffrant du manque de moyens humains et matériels – est souvent utilisée pour des affaires personnelles.
Et enfin certaines étudiantes ont declaré hier qu’elles ont été agressées au cours de cette grève par d’autres universitaires manipulées par la directrice, cette dernière était absente hier au moment de notre passage. Et nos tentatives de la joindre se sont avérées vaines…
Salim Haddou