Des nouvelles politiques pour changer l’avenir

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Le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement a organisé conjointement avec l’établissement Plan Bleu une conférence-débat sur l’environnement et le développement durable en Méditerranée, hier, à son siège, à Alger. Cette rencontre internationale a regroupé outre, les experts du Plan Bleu, les cadres supérieurs dans le domaine, les représentants de l’agence française, du programme des Nations unies pour le développement et du programme environnement de la coopération technique allemande GTZ. A cet effet, M. Henri-Luc Thibault, directeur du Centre régional du Plan Bleu, a présenté les principaux résultats du rapport de l’année 2005 de ce centre.  » Notre objectif est de développer la coopération régionale pour mettre en disposition un fonds de connaissances visant à faciliter la mise en œuvre d’un développement respectueux de l’environnement « , a déclaré le conférencier. Selon lui, ce projet est un  » semeur d’avenir méditerranéen « . A ce propos, l’orateur a expliqué que les travaux ont été centrés autour de six enjeux importants pour les Méditerranéens aux plans à la fois économique, social, environnemental et politique à savoir l’eau, l’énergie, les transports, les espace urbains, l’espace rural, le littoral et le tourisme. S’agissant des ressources en eau, le conférencier dira que l’irrigation représente 65% de la demande totale dans le bassin méditerranéen répartis à travers 48% au Nord et 82% au Sud et à l’Est. A l’horizon 2025, la demande en eau pourrait s’accroître encore de 25%. Quant à l’utilisation de l’énergie et des énergies renouvelables, la demande augmentera encore de 65% d’ici 2025. Les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), quant à elles, dominent l’approvisionnement, plus de 75% de la consommation au Nord, 96% au Sud et à l’Est. M. Henri-Luc Thibault a également affirmé que le gaz naturel est en forte progression relative. Concernant, les transports l’orateur a annoncé qu’une très forte croissance des pressions :  » multiplication par 2,6% des trafics de fret terrestre, par 3,7% des trafics maritimes, quasi doublement du trafic voyageurs.  » La motorisation de masse (automobiles) se généralise au Sud avant 2025 « , a-t-il noté. Sur un autre chapitre, le directeur du centre le Plan Bleu a tenu à insister sur la nécessité de réinventer la ville méditerranéenne. De son avis, l’urbanisation est spectaculaire au Sud et à l’Est, 74% de la population de ces pays pourrait être urbaine à l’horizon 2025. Par ailleurs, il a évoqué l’importance de s’engager vers les politiques de développement rural durable qui implique, à ses yeux, une forte intégration des objectifs de développement agricole et rural dans le partenariat euro-méditerranéen.  » Ceci signifie une prise de conscience par l’Europe des enjeux et risques méditerranéens, une approche progressive de la libéralisation est un important appui aux pays en développement, accompagné de programmes de coopération déconcentrée « , a-t-il précisé. Pour conclure, l’intervenant a tenu à souligner que l’évolution des politiques touristiques est nécessaire pour limiter les impacts territoriaux et environnementaux négatifs et pour faire du tourisme un véritable vecteur de développement urbain, rural et littoral durable.  » De nouveaux outils économiques sont à inventer pour que les touristes, qui viennent bénéficier de l’environnement méditerranéen, contribuent d’avantage à son entretien,  » des capacités d ‘accueil  » peuvent être définies « , a-t-il conclu. A signaler que des experts nationaux ont présenté un état des lieux sur la prise en charge du développement durable dans les politiques sectoriels et les programmes nationaux de l’Algérie.

Nabila Belbachir

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