La soif sous la neige

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Durant presque une semaine, la population de la plus riche commune au niveau régional en matière d’AEP est restée sans eau, les robinets à sec sous un déluge de pluie et de neige, et pour cause une avarie au niveau du réseau principal d’AEP en haute montagne, soit en aval de tous les villages alimentés à partir de ce réseau, par conséquent 80% des agglomérations de la daïra de M’chedallah. Une avarie qui se reproduit toujours au même endroit et pour les mêmes raisons : glissement de terrains à chaque perturbation ou changement de temps, c’est le même scénario qui se reproduit : le mouvement de terrain entraîne celui de la conduite et la tuyauterie se détache au niveau de son point faible -“les joints”, d’où l’obligation de faire appel à une entreprise spécialisée moyennant des rémunérations, bien entendu ! Combien d’argent avait englouti cet endroit, Sans pour autant que le problème ne soit définitivement réglé ? Un simple calcul ferait ressortir un montant des dépenses “répétitives” engagées en ce lieu ; ce qui aurait largement suffit pour l’aménagement d’un passage aérien à base de supports et on n’entendrait plus jamais parler de ce genre d’incidents qui se répercutent sur la population de toute une daïra. La population de la commune de Saharidj est le sort au quotidien de la pénurie d’eau. Les sources proches du chef-lieu communal étant polluées, les citoyens se sont rabattus sur l’oued Lebaâl alimenté par la fonte des neige et d’interminables chaînes se sont formées entre le centre urbain et cet oued distant d’environ deux kilomètres. Pour ceux qui l’ignorent, il existe dans la commune de Saharidj, plus précisément au village Ivalvaren, deux importantes sources (Thala Rana et Thala N-vouhrev) qui ont été captées et canalisées par l’armée coloniale jusqu’à la ville de l’ex-Maillot. Si les sources précitées existent toujours avec le même débit, la canalisation a fait l’objet de dégradation en plusieurs endroits et ne sert à plus rien, le précieux liquide de ces importantes sources part inutilement dans les ravins. La réfection de cet ancien captage et sa remise en service seraient d’un secours considérable pour toute la daïra et auraient évité le calvaire à une population désemparée, vu que même le système habituel d’approvisionnement par des citernes tractées n’a pas été enclenché cette fois ; heureusement que l’oued Lebaâl était là avec tous les risques que comporte la consommation d’une eau venant d’un ravin non contrôlé, une puisée à plus de cinq kilomètres de son lieu de départ et qui parcourt toute cette distance à l’air libre charriant sur son passage des impuretés et autres cadavres d’animaux sauvages. En attendant, ce n’est pas seulement une intervention sur les lieux de l’avarie qu’il faut mais plutôt la nécessité d’une commission d’enquête de “haut niveau” et qui devrait s’enquérir de la situation, limiter les responsabilités et enfin prendre les mesures adéquates car il s’agit de la santé de la population de toute une région. L’approche de la saison chaude ne ferait qu’aggraver la situation avec la majorité des sources et points d’eau pollués auxquels font recours les citoyens à chaque panne de ce réseau principal du captage de la Source noire (l’ainsar averkhane).

Omar Soualah

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