Hommage évocateur à Tizi Ouzou

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Le 45e anniversaire de l’assassinat de l’écrivain et romancier Mouloud Féraoun s’est déroulé cette année avec un cahier bien particulier dans la wilaya de Tizi Ouzou. En effet, cette célébration a bel et bien suscité le mérite de revisiter l’auteur de “La Terre et le Sang” dans ses facettes et surtout d’une manière grandiose tant le programme concocté par l’association des activités cinématographiques et dramatiques de la wilaya de Tizi Ouzou était aussi riche que varié, notamment sur le plan littéraire. Et pour cause, d’ailleurs, d’importantes rencontres en l’honneur du romancier d’Ath Hibel ont bel et bien eu lieu à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri qui a également abrité dans le même sillage, d’autres festivités en mesure de ressusciter Féraoun. De prime abord, l’exposition mise en place a drainé du monde et particulièrement les étudiants, les lycéens et même des instituteurs ayant pris une initiative louable. Celle-ci consiste en la visite de leurs élèves qui ont sillonné les stands pour justement leur faire découvrir certains aspects de la littérature qui demeurent, hélas, ces derniers temps en voie de disparition dans nos écoles. Il est vrai bien évidemment que la lecture est devenue le parent pauvre chez nos chérubins. Les causes sont multiples et liées, somme toute à l’émergence de la technologie, explique l’un des enseignants que nous avons rencontré sur les lieux. “Aujourd’hui, il est difficile de trouver des jeunes qui s’adonnent avec désir bien sûr, à la lecture. Les moyens audiovisuels comme la télévision et l’Internet seraient à coup à l’origine. Il y a peu de gens fasciné par la littérature. La preuve est que si on fait maintenant une enquête par sondage afin d’étudier les titres des ouvrages de Feraoun lus par les gens ici présents on trouvera que c’est une minorité qui peut en citer quelques-uns” déplora-t-il. D’autre part, pour revenir à cet hommage évocateur fièrement et savamment consacré à la vie et l’œuvre du Fouroulou, les organisateurs ont mis sur pied une panoplie de festivités allant dans le sens de faire connaître le personnage à la génération montante. De ce fait, le mercredi tout comme le jeudi dernier, l’on a assisté à un vernissage de l’exposition “Jour de Kabylie” de Aime Conte Jean et des conférences-débats, à l’image de celles présentées par Mme Djouher Amhis et M. Mouloud Lounaouci qui ont évoqué respectivement “La Cité des Roses” et l’identité dans l’œuvre de Féraoun. Une vente-dédicace du livre “La Cité des Roses” était également au menu de cette semaine d’activités qui s’est articulée aussi sur des projections-vidéos et d’un documentaire suivi d’un débat en présence d’Ali Féraoun, fils du défunt. Par ailleurs, Mouloud Féraoun est un écrivain “dont l’héritage nous est, à plus d’un titre, précieux. En décrivant la vie rugueuse des montagnards de Kabylie dans son roman le Fils du pauvre il a réussi à fonder une représentation d’une Kabylie pauvre et pugnace qui a rencontré une résonance universelle”. En fait, cet homme a consacré sa vie à l’instruction et l’éducation, d’où ses œuvres sont restées actuellement comme des supports littéraires et pédagogiques incontestables dans les différents paliers de l’enseignement. Enfin, il est utile de rappeler que Mouloud Féraoun a été assassiné peu de temps après le cessez-le-feu, au moment où l’Algérie, son pays, s’apprêtait à se libérer définitivement des griffes du colonialisme français, une indépendance à laquelle “le Fils du pauvre” n’a aucunement goûté, étant donné qu’il a été ravi aux siens par les groupes de l’OAS, qui lui ont écourté la vie.

A. H.

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