Au dixième jour depuis le début de cette opération, l’assaut final n’est pas encore donné même s’il s’avère imminent vu le grand mouvement du dispositif militaire qui avance à grand pas vers la colline où l’on suppose le tranchement du groupe terroriste entièrement encerclé. Il est midi, deux hélicoptères survolaient au-dessu du périmètre des étroites plaines de la Soummam allant des montagnes de Merdjaouamane jusqu’aux hauteurs de Toudja de l’autre rive. A notre déplacement vers la localité de Merdjouamane l’on se croirait qu’on se déplaçait sur un sens interdit vu l’absence quasi totale de la circulation de sens inverse. Dans une petite bourgade de ce lieu de combat, des militaires qui n’ont pas débrayé semblent avoir un bon moral. Certains habitants de ce patelin que nous avons abordé disent qu’ils suivent de près cette opération tout en déclarant que la nuit d’avant-hier était mouvementée de par les intensifs bombardements, presque visant le même endroit. Le lieu isolé du reste de ce mont boisé par des traçages de pistes effectuées par le génie militaire est semble-t-il le foyer visé par cette opération où l’on s’attend à des découvertes de casemates. C’est à cet effet d’ailleurs que la participation des GLD de la région est importante. Eux qui connaissent tous les sentiers de cette forêt faciliteront certainement la tâche des services de sécurité. Ayant bouclé cette petite colline par des ceintures hermétiques l’armée n’a vraisemblablement laissé aucune chance à ce groupe de terroriste dont le nombre est à priori important, de s’échapper, et ce, en dépit de ces tentatives de désertion comme celle de dimanche dernier. A 15 heures de la journée d’hier l’on a constaté un convoi impressionnant de l’armée qui se dirigeait vers la partie haute de la zone ciblée. Tandis qu’en contre-bas les militaires se voyaient en grappe. La nuit sera rude. En somme, c’est une course contre la montre que ce groupe mène désespérément en perdant des hommes à chaque pilonnage effectué.
N. T.