Nicolas Sarkozy est devenu depuis hier le 23e président de la République française et le sixième de la Ve République après les passations de pouvoirs qui se sont déroulées au palais de l’Elysée, à Paris, avec le désormais ex-chef de l’Etat, Jacques Chirac.
Le nouveau Président, qui prône la rupture depuis des années, a déjà montré des signes d’une nouvelle manière de faire de la politique et de conduire les affaires de l’Etat. Au cours de son investiture, le plus souvent solennelle, Nicolas Sarkozy a reçu la Grand-Croix de la légion, la plus haute distinction de la République française, en présence de sa famille, sa femme, ses trois fils et ses deux belles-filles.
Après un entretien de 35 minutes avec son prédécesseur, qui lui a surtout transmis le code nucléaire, le plus confidentiel du pays, le nouveau Président a prononcé un discours de 9 minutes, empreint de gravité, dans lequel il a réitéré ses engagements, notamment pour l’unité nationale et l’impartialité de l’Etat. « Je pense avec émotion à cette attente, à cette espérance, à ce besoin de croire à un avenir meilleur qui se sont exprimés si fortement durant la campagne qui vient de s’achever. Je pense avec gravité au mandat que le peuple français m’a confié et à cette exigence si forte qu’il porte en lui et que je n’ai pas le droit de décevoir. Exigence de rassembler les Français parce que la France n’est forte que lorsqu’elle est unie et qu’aujourd’hui elle a besoin d’être forte pour relever les défis auxquels elle est confrontée.
Exigence de respecter la parole donnée et de tenir les engagements parce que jamais la confiance n’a été aussi ébranlée, aussi fragile. Exigence morale parce que jamais la crise des valeurs n’a été aussi profonde, parce que jamais le besoin de retrouver des repères n’a été aussi fort », a notamment dit le chef de l’Etat de la cinquième puissance mondiale, dont les propos ont été retransmis en direct sur la majorité des chaînes de télévision françaises. Et pour dissiper les derniers doutes qui entourent son élection, le Président Sarkozy a entonné : « Le peuple m’a confié un mandat. Je le remplirai. Je le remplirai scrupuleusement, avec la volonté d’être digne de la confiance que m’ont manifestée les Français.
Je défendrai l’indépendance et l’identité de la France.
Je veillerai au respect de l’autorité de l’Etat et à son impartialité. »
Sur le plan international, le nouveau chef de l’Etat a réitéré ses promesses pour jouer un rôle important au sein de l’Union européenne et l’édification d’une union méditerranéenne, ainsi que sa volonté d’aider l’Afrique à sortir du sous-développement. “Je me battrai pour une Europe qui protège, pour l’union de la Méditerranée et pour le développement de l’Afrique”, a-t-il notamment indiqué à ce sujet.
Comme le veut la tradition française, le nouveau Président est descendu, en voiture décapotable, la célèbre avenue des Champs-Élysées pour se recueillir, à l’Arc de Triomphe, sur la tombe du Soldat inconnu.
Sans trop tarder, le Président Sarkozy s’est envolé au début de l’après-midi à destination de Berlin, en Allemagne, pour une rencontre avec la chancelière Angela Merkel. Les deux dirigeants devaient discuter dans la soirée de la relance de l’Union européenne, dont les institutions sont en léthargie depuis le Non français et néerlandais au projet de la Constitution européenne en septembre 2005.
Ali Boukhlef