Cette tendance a été, en fait, réaffirmée par le rapport sur l’Algérie exposé devant le 7e Forum du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), qui a fait état d’une volonté politique et d’un engagement à conduire à terme les réformes institutionnelles, politiques et économiques. Le retour progressif à la paix et à la stabilité, ainsi que la politique de réconciliation nationale sont autant d’atouts qui permettent à l’Algérie d’amorcer la croissance économique tant recherchée, notera le rapport qui relèvera en outre les immenses ressources naturelles du pays mettant en relief les ressources en hydrocarbures. A cet effet, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, n’a pas manqué, d’ailleurs, de souligner, dans son intervention, les efforts immenses déployés par l’Algérie qui s’est engagée, ces dernières années, dans d’importants processus de transformation. Cependant, les défis qui s’imposent sont, quant à eux, d’une grande importance, a souligné le chef de l’Etat, qui citera, en premier lieu, la consolidation de la paix retrouvée après la longue et difficile période d’instabilité et d’insécurité. Dans le même sillage, le rapport de la Mission du MAEP estimera, toutefois, que la question de la modernisation de l’Etat constitue » l’un des enjeux majeurs » de ce début de siècle, se référant notamment à l’impressionnant chantier de réformes en cours. Concernant, le succès de la modernisation envisagée à travers ces réformes, le MAEP jugera que, ce dernier, est subordonné à la résolution d’un ensemble de contradictions qui traversent la société algérienne. Il précisera, en outre que » c’est au prix de ces préalables que la nation algérienne pourra gagner la bataille des réformes et de la modernisation de l’Etat et de la société « . Autre phénomène sur lequel notre pays s’est engagé celui de la lutte contre la corruption qui a vu l’Etat entreprendre une série de mesures allant de l’adhésion aux conventions et autres instruments internationaux appropriés, aux mesures juridiques et administratives internes. C’est une occasion à laquelle le président de la République réitérera la détermination de l’Etat à lutter contre cette forme particulièrement dangereuse de criminalité, en faisant, toutefois, savoir que cette lutte » fait partie de la dynamique de renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit « , lesquels constituent, dira-t-il, des leviers importants de la bonne gouvernance. C’est à ce titre que les recommandations du panel s’adressent particulièrement au patronat afin de mettre l’accent sur la citoyenneté de l’entreprise, ainsi que le devoir envers la collectivité et la moralité dans les affaires. Sur un autre chapitre, celui de l’économie, le panel estimera que le chômage qui touche une frange importante parmi les jeunes représente un défi majeur pour l’Algérie. Tout en rappelant les mesures énergiques prises par le gouvernement algérien pour venir à bout de ce phénomène. A cet égard, le panel recommandera, d’une part, la mise en place d’un véritable mécanisme de dialogue avec les jeunes afin de les impliquer dans le processus de décision, du moins dans les questions affectant leur vie. Et d’autre part de renforcer les capacités humaines, matérielles et financières des organisations de jeunes et de la société civile, pour encourager toutes les initiatives allant dans le même sens. Cette thèse est, du reste, partagée par le chef de l’Etat qui affirmera que » notre politique vise à doter nos jeunes d’un enseignement de qualité, à lutter contre le chômage à travers des dispositifs incitatifs et d’accompagnement dans la création de petites unités de production de biens et de services « . Cette politique vise également à combattre les maux dont souffre une frange de la jeunesse, tels que la délinquance juvénile, la consommation et le trafic de stupéfiants. Le président de la République considèrera, à cet effet, que le mouvement associatif constitue un très riche gisement de compétences dont il s’agit de » tirer un meilleur profit à la fois de son potentiel de réflexion et de propositions et de sa disponibilité à accompagner la mise en oeuvre des programmes de l’Etat « .
Nabila Belbachir