Suite aux dramatiques évènements survenus la nuit du 6 au 7 juillet dernier, au quartier dit Casino, (rue Colonel-Si M’hammed) dans la commune de Ain Benian, et qui se sont soldés par l’assassinat de Mohamed B. les habitants de cette localité sont décidés à mettre fin à cette insécurité qui régnait déjà depuis longtemps, en se constituant en » cellule de surveillance « . Lors de notre virée hier après-midi, les membres de la famille, amis et quelques voisins ont tenu, d’une part, à nous relater les faits de ce vendredi noir, et d’autre part, à dénoncer le laxisme total des services de sécurité, dont le siège est implanté à seulement quelques mètres du lieu du drame.
Flash back. 23 h. Le défunt était à l’intérieur de son domicile quand il a entendu des cris dehors. » Il a décidé de sortir pour voir ce qui se passait. Une fois à l’extérieur, malheureusement, il s’est retrouvé en face d’une bande de voyous en état d’ébriété et parmi lesquels se trouvait son futur assassin, Hassen B. « , nous a déclaré son frère aîné, toujours sous le choc. En effet, ce groupe au nombre de 7, sous l’emprise de l’alcool, ont déversé un flot d’injures au défunt, qui les a sommés de quitter les lieux. En guise de réponse, le malheureux, s’est vu asséné une volée de coups sans, toutefois le blesser mortellement à ce moment-là. Donc, face au refus de ces derniers, Mohamed, résident en France, et qui est venu juste pour passer les vacances dans son pays, a décidé alors de se déplacer au commissariat de la ville pour déposer plainte. » Seulement une petite virée de la police accompagnée par Mohamed, mais, hélas, aucune suite n’a été donnée à sa requête », nous a signifié son frère. Le lendemain, Mohamed, de bonne foi, a décidé, d’aller…demander des excuses auprès de ce groupe, sans se mettre dans la tête que ceux-ci lui réservaient une issue fatale.
» Lorsque mon frère était en train de leur parler, Hassen B., toujours sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants, lui a asséné trois coups mortels dans le dos « , nous a déclaré, en ajoutant une précision de taille : les services de la Protection civile, contactés par les habitants, visiblement en état d’alerte, siégeant à quelques encablures du lieu du drame, leur ont signifié que l’ambulance était… en panne. » C’est moi qui ai transporté la victime à l’hôpital, qui était déjà dans un état très critique « , nous a signalé un voisin, du surcroît un ami du défunt. Cet incident, qui est, à coup sûr, la goutte qui a fait déborder le vase, a poussé la population de cette localité de dénoncer le climat d’insécurité générale qui règne dans la ville à cause du « laxisme et du laisser-aller des services de sécurité ». » Chaque jour que Dieu fait apporte son lot de bagarres et d’agressions « , déplorent-t-ils.. Pis, ces citoyens nous ont indiqué sans ambages que la conduite des services des sécurité est » voulue « .
Preuve, en est la consommation d’alcool au sein même du dépôt de vente d’alcool est, faut-il le rappeler, interdite par la loi. La consommation d’alcool dans ces lieux-là, mais surtout des stupéfiants au vu et au su de tout le monde est une des principales causes de cette situation. Enfin, nos interlocuteurs, tiennent à faire savoir qu’après cet incident qui a jeté toute la population dans l’effroi, ils ont été reçus hier matin par le wali délégué de Cheraga, qui leur a promis de prendre les mesures qui s’imposent. Une pétition lui a été, par ailleurs, adressée. » Entre nous et l’insécurité, il y a le laxisme des services de sécurité « , peut-on lire dans l’en-tête de ladite pétition. Le document en question a met en exergue le climat d’insécurité qui règne particulièrement dans la rue colonel Si M’hamed, mais surtout met en cause » le laxisme et le laisser-aller des services de sécurité devant toutes les formes de délinquance « . » (…) Nous, citoyens de Ain Benian, malgré les plaintes déposées, aucune suite n’a été donnée, et nous sommes aujourd’hui plus déterminés à mettre fin à cette situation qui ne plus être supportée « , peut-on encore lire, avant d’ajouter avec des termes, on ne peut plus clairs, ceci : » Nous exigeons des mesures disciplinaires à l’encontre du commissaire en place et son effectif ( de l’avis de tout le monde, la situation s’est dégradée depuis son arrivée), et nous demandons aux plus hautes autorités du pays que la sécurité du citoyen devienne une réalité concrète et non pas un slogan qu’on brandit le jour de la Fête de la police « . A noter que, l’assassin et ses sept acolytes ont été mis en détention préventive. Pour de plus amples informations, on a pris attache avec le commissariat le plus proche, qui en refusant de s’exprimer, nous a renvoyés au commissariat central.
Salah Benreguia