Communication toute

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Contrairement à une idée qui veut que «pour vivre heureux, il faut vivre caché», lui n’hésite pas à étaler sur la place les colossaux agrégats de la comptabilité Cévital. Chez un confrère, il va jusqu’à s’afficher en combinaison de skieurs, dans une posture people que ne dédaignerait pas Paris-Match ou encore Fortune. Marqué sans doute par les années dures de la jeunesse et par cette sagesse toute kabyle qui gratifie le nombre d’années, le milliardaire n’a aucun goût pour l’étalage. Il tient juste à affirmer sa situation sans complexe ni culpabilité.  » La richesse d’un pays se mesure au nombre de ses milliardaires « , dit-il, à l’endroit de ceux-ci il s’en est trouvé—qui lui ont reproché le  » gigantisme  » de ses projets. De telles attitudes, ce rapport suspicieux à l’argent et à la réussite, n’étonnent en fait que ceux qui veulent bien s’en étonner.  » Nous n’avons pas besoin d’un Bill Gates en Algérie « , lui disait déjà péremptoirement un haut responsable, lui qui estime que  » tous les pays rêvent d’avoir des businessmen comme Bill Gates et des sociétés comme Ford et General-Motors « . Sa force est de s’être orienté vers les activités productives à forte dimension sociale et dédaigné les créneaux spéculatifs de l’économie de bazar. Et c’est chez Deng Xiaoping qu’il va chercher une maxime qui se veut un résumé de sa règle de conduite.  » Enrichissez-vous mais dans la légalité « , disait le réformateur chinois qui avait conduit une politique de rupture avec le maoisme.Si Rebrab a cité l’inattendu Deng Xiaoping, il a surtout paraphrasé à sa manière Jean-Jacques Rousseau :  » L’Algérien est bon, estime-t-il, mais il communique mal « . La communication. C’est sans doute là le maître-mot de son intervention. Il s’est prêté sans détours aux questions et surtout à celles des membres de l’APW qui se posent en opposants acharnés à ses projets. La comptabilité, les process, les capacités, les perspectives d’extension, il n’aura omis aucun aspect lié à la plus grande raffinerie d’Afrique et d’Europe. Juste s’il regrette de ne pouvoir convier l’aréopage au pèlerinage de Cevital, en raison d’un emploi du temps chargé.  » C’est comme quand vous avez un beau bébé, vous aimez le montrer aux autres « , expliquait-il à des confrères qui s’étonnaient de la sollicitude qu’il mettait lors de l’inévitable tour de la propriété qu’il faisait aux visiteurs de Cevital.Pour tout le monde, ce n’est que partie remise. Avant de prendre congé, Rebrab a déjà fermement instruit un de ses lieutenants de recevoir ceux qui le souhaitent pour une visite du complexe. Soit une preuve s’il en faut de l’importance que prend la communication chez Rebrab.

M. Bessa.

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