Le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie a tenu, hier à Ighil-Ali, dans la wilaya de Béjaïa, son premier congrès constitutif. Une centaine de délégués étaient réunis selon une formule organique qui n’est pas sans rappeler celle des conclaves chers au Mouvement citoyen. Après avoir fonctionné suivant une structure assez informelle centrée autour de la personnalité de son leader fondateur, le MAK entend désormais se doter d’instances semblables à celles en vigueur chez beaucoup de partis politiques.
Un président élu par le congrès, qui se tient ordinairement tous les quatre ans, nomme un secrétariat exécutif issu d’un conseil national élu également par le congrès.
Le MAK se définit néanmoins comme un « mouvement » politique démocratique qui se donne pour objectif » d’arracher par le combat politique un statut de large autonomie pour la Kabylie, la défense, dans tous les domaines, des intérêts du peuple kabyle et de la Kabylie « , dispose un projet de statuts soumis à l’approbation des congressistes.
Il revendique pour la Kabylie un statut de » large autonomie » qui lui donne les pleins pouvoirs dans tous les domaines à l’exception de la défense nationale, de l’émission de monnaie et des affaires étrangères.
S’exprimant à l’ouverture de cette rencontre, Ferhat Mehenni a appelé le pouvoir à réviser la loi fondamentale de façon à permettre à des organisations régionales d’activer légalement. Il estime que le statu quo actuel peut provoquer un » débordement » de la revendication autonomiste par des mouvements plus radicaux. La Kabylie subit, selon lui, une agression permanente visant à dénaturer son être et à le diluer dans un ensemble informe. Il laisse entendre que l’insécurité est entretenue dans le but de paupériser la région par le désinvestissement pour, enfin, en faire la proie facile des marchandages.
L’islamisme constitue, dira-t-il en outre, un vecteur d’agression de la personnalité locale qui vient, estime-t-il, suppléer à l’échec de la tentative d’arabisation de ses populations par l’école.
Questionné sur les prochaines élections locales, Ferhat Mehenni déclare que le MAK ne s’inscrit pas dans une optique électorale mais entend néanmoins peser sur d’éventuelles consultations référendaires à venir.
Les travaux du congrès du MAK se poursuivaient encore au moment où nous mettons sous presse.
M.B.