“Si tous les poètes du monde étaient écoutés, il n’y aurait pas d’usines d’armements !”

Partager

“Si tous les poètes du monde étaient écoutés, on n’en serait pas arrivés aux usines d’armements”, nous déclare-t-il. Un poème, pour lui, est la meilleure arme qui puisse exister. Un poème peut fermer la bouche d’un canon, il peut détrôner tous les tyrans et rendre le sourire à tous les damnés. “Poétisez, chantez… et le monde n’en sera que plus beau” insiste-t-il. L’occasion de sa prochaine tournée à Béjaïa nous a permis de l’interroger pour vous. Ecoutons-le

La Dépêche de Kabylie : Vous allez à partir de ce 20 août, grâce au concours de la Maison de la culture de Béjaïa vous produire pour la première fois en Algérie, comment appréhendez-vous ce rendez-vous avec le public algérien ?

Ikouvach : Tout d’abord, c’est un très grand plaisir pour moi de chanter dans ma terre natale. Chanter dans mon pays, c’est donner du sens à mon art, c’est semer mes mots et mes maux dans une terre à laquelle ils sont destinés, c’est me ressourcer à la fontaine de jouvence que constitue la terre de mes ancêtres… chanter dans mon pays c’est “se nourrir” un peu. Vous savez bien que le public est un acteur avec lequel on n’a pas le droit aux répétitions, aussi je ferais de mon mieux pour éviter les déceptions. Je vais essayer de faire en sorte qu’il y ait une symbiose entre moi et le public pour permettre une meilleure communication sinon, une meilleure communion. Ceci dit, j’espère que les choses se passeront pour le mieux. En tout cas, chanter vrai, c’est créer de l’enchantement, aussi ma tournée ne sera normalement que du bonheur !

Beaucoup de gens s’interrogent sur la signification de votre nom d’artiste “Ikouvach” ; un de nos lecteur friand de jeux de mots nous a dit que Tayeb a du vivre énormément de “coups vaches” pour porter un tel nom…

l Hem…hem…Pour celui qui se donne la peine d’écouter ou de lire attentivement mes textes, il est aisé de comprendre la signification de ce nom. Pour beaucoup, ce qui les frappe de prime abord, c’est son côté humoristique, alors que “Aqavach” “(la Pioche) singulier d’Ikouvac est un des symboles du travail, mais pas n’importe quel travail : un travail ardu, fatigant, qui fait suer ; un travail qui vous permet de fouiner les entrailles de la terre, d’aller à la rencontre des racines, de préparer la terre à recevoir la semence… et au bout du chemin, une récolte abondante. La symbolique de “la pioche” est un formidable champ sémantique : en creusant, chacun peut trouver ce qu’il cherche et même ce qu’il ne cherche pas !

Revenons à votre tournée. Seul le public béjaoui aura le plaisir de vous découvrir. Prévoyez-vous d’autres galas dans les autre wilayas ?

l Sauf impondérables, je me produirai avant la fin de cette année à Tizi Ouzou et à Alger. Je verrai après où le bon vent me mènera. En tout ca je reste disponible à toutes les propositions à une unique condition : le sérieux avec tout ce que ce mot implique comme pédagogie et engagement.

Entretien réalisé par Boualem B.

Partager